Ignazio Cassis a rencontré le président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de sa visite surprise en Ukraine jeudi. A la tête d'une délégation, le président de la Confédération a notamment évoqué la reconstruction de l'Ukraine et l'aide suisse aux civils.
Zurück in der #Ukraine, ein Jahr nach meinem letzten Besuch 🇺🇦 Das Ziel: Mir vor Ort ein Bild der Kriegssituation, humanitären Lage & Vorbereitungsarbeiten für den #Wiederaufbau des Landes machen. pic.twitter.com/xOCdTzMoMJ
— Ignazio Cassis (@ignaziocassis) October 20, 2022
Il a aussi été question des conditions prévalant dans le pays, notamment des attaques aériennes russes sur des quartiers d’habitation ukrainiens, de la situation actuelle sur le front et des difficultés liées à l’approche de l’hiver, précise le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) dans un communiqué.
My visit to #Ukraine: I underlined 🇨🇭 solidarity with Ukraine 🤝 It was a good opportunity to exchange with @ZelenskyyUa & @Denys_Shmyhal about their multi-stakeholder efforts for innovative, sustainable #reconstruction of 🇺🇦 based on the #LuganoPrinciples pic.twitter.com/ixIqCMvMG2
— Ignazio Cassis (@ignaziocassis) October 20, 2022
Dans un tweet posté jeudi, le chef du DFAE notamment accueilli en gare de Kiev par l'ambassadeur suisse Claude Wild, le vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères Yevhen Perebyinis, s'est déclaré choqué par la guerre d'agression menée contre les infrastructures civiles. Il s'est également montré touché par la capacité de résistance de l'Ukraine et de ses citoyens.
L'aide humanitaire et le soutien à la reconstruction sont nécessaires pour faire face à l'hiver et à la période qui suivra, a-t-il ajouté. A l’occasion de ce déplacement, le président de la Confédération a également visité des banlieues de Kiev, où les stigmates de la guerre, mais aussi les marques d’une reconstruction efficace, sont bien visibles, précise le DFAE.
Selon le Tages-Anzeiger, le président de la Confédération devait faire un aller-retour et ne pas passer la nuit sur place. Il devait ensuite se rendre en Moldavie où il s’entretiendra, à Chișinău, avec la présidente Maia Sandu des conséquences de la guerre pour son pays et en particulier de la situation humanitaire.
«Pour des raisons de sécurité», le DFAE n'a pas donné de détail sur le programme de la journée. Mais un dispositif a été mis en place. Ignazio Cassis se rend en Ukraine avec une protection personnelle de la Suisse, a confirmé l'Office fédéral de la police (Fedpol) à la radio alémanique SRF: «Fedpol accompagne cette délégation en complément des mesures que le pays hôte, l'Ukraine, doit prendre du point de vue du droit international», a déclaré le porte-parole de l'office Christoph Gnägi.
Appalled by the #war of aggression against civilian infrastructure and moved by the #resilience of Ukraine 🇺🇦 and its citizens in #Borodyanka & #Ivankiv. 🇨🇭humanitarian aid and reconstruction #support are needed to overcome winter and beyond. pic.twitter.com/RD8jsdMlLA
— Ignazio Cassis (@ignaziocassis) October 20, 2022
Ignazio Cassis était accompagné par la conseillère nationale Marianne Binder (Centre/AG) et le conseiller aux Etats Mathias Zopfi (Verts/GL). Patricia Danzi, cheffe de la Direction du développement et de la coopération (DDC), et Dominique Paravicini, délégué du Conseil fédéral aux accords commerciaux, étaient aussi du voyage.
Le Tessinois a saisi l'occasion de cette visite pour signer un Protocole d’accord concernant la coopération dans le domaine de la transformation numérique, portant sur quinze millions de francs. Il a aussi signé deux déclarations d’intention portant sur la coopération dans les domaines des personnes disparues et de la criminalistique, note encore le DFAE.
Cette visite intervient au lendemain de l'annonce du renoncement du président allemand Frank-Walter Steinmeier, qui a annulé au dernier moment une visite à Kiev «pour des raisons de sécurité» après la recrudescence des bombardements.
La mise en œuvre des Principes de Lugano a été au cœur des discussions, d'après le DFAE. Celui-ci rappelle que la Suisse a accueilli le 5 juillet dernier à Lugano une conférence sur l'Ukraine, à laquelle avaient été conviés les représentants d'environ 40 Etats et d'une quinzaine d'organisations internationales.
La prochaine étape est une réunion d’experts internationaux la semaine prochaine à Berlin (25 octobre), sous la houlette de la présidence allemande du G7 et de la Commission européenne, à laquelle participera Ignazio Cassis.
La Suisse soutient l'Ukraine, depuis des années déjà, dans ses efforts de réforme et, actuellement, elle œuvre activement sur place afin de mettre ses projets de coopération et son expertise au service de la reconstruction.
La Suisse fournit par exemple de l'expertise et du matériel à des communes rurales ukrainiennes dans les régions de Sumy et de Chernihiv pour la remise en état et la modernisation des installations d'approvisionnement en eau et d'assainissement détruites.
Une nouvelle livraison de matériel de secours suisse, destiné à la lutte contre les incendies et au déblaiement des décombres, est en cours. L’acheminement se fait de manière échelonnée, par voie terrestre.
Après le lancement de l'attaque russe contre l'Ukraine le 24 février dernier, Ignazio Cassis s'était rendu en mars en Pologne et en Moldavie pour y discuter de l'accueil des réfugiés ukrainiens et de l'aide humanitaire pour Kiev et les pays voisins.
Ignazio Cassis et la Suisse doivent jongler entre la volonté de préserver le principe de neutralité suisse et celle d'être solidaires avec le continent européen et l'Occident, qui ont adopté de lourdes sanctions contre la Russie après son invasion de l'Ukraine. Berne a choisi de s'aligner sur les sanctions européennes.
La Suisse a estimé que «faire le jeu de l'agresseur n'était pas compatible avec la neutralité suisse». Cela a valu à la Suisse notamment les critiques de Moscou.
Solidaire dès le début avec la population ukrainienne, notamment par son engagement humanitaire, la Suisse a plusieurs fois jugé l'attaque russe «inacceptable, du point de vue du droit international, politique et moral.» Tout en étant prête à jouer un rôle de «pont» entre les parties en conflit.
(jod/ats)