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Ukraine: voici l'arsenal nucléaire terrifiant de Poutine

Voici l'arsenal nucléaire terrifiant dont Poutine dispose

Quelles sont les armes que le chef de guerre Poutine pourrait utiliser pour mettre à exécution sa menace nucléaire contre l'Ukraine? Un coup d'œil dans l'armurerie du Kremlin.
18.10.2022, 06:1118.10.2022, 06:11
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Avec l'annexion des territoires ukrainiens occupés, la menace nucléaire du Kremlin prend une nouvelle tournure. Dans la logique insidieuse des dirigeants russes, toute nouvelle avancée des Ukrainiens est désormais considérée comme une attaque contre le territoire russe – et donc comme un prétexte possible pour l'utilisation d'armes nucléaires. Dans ce contexte, le chef de guerre Poutine mettrait probablement sa menace à exécution avec des armes nucléaires tactiques.

Contrairement aux armes nucléaires stratégiques, celles-ci ont une puissance explosive nettement plus faible. Les armes stratégiques sont des têtes nucléaires dont la puissance de détonation va de 100 kilotonnes de TNT à plusieurs mégatonnes. A titre de comparaison, la bombe qui a détruit Hiroshima en 1945 avait une puissance de 15 kilotonnes.

La puissance des armes nucléaires tactiques modernes varie fortement et peut même être nettement inférieure à celle de la bombe d'Hiroshima. Cela ne les rend pas moins dangereuses, bien au contraire.

La Russie possède près de 2000 ogives tactiques

Alors que les armes nucléaires stratégiques sont soumises à la logique de la destruction mutuelle et servent donc «uniquement» à dissuader un adversaire, l'utilisation d'armes nucléaires tactiques ne conduit pas nécessairement à un échange de frappes nucléaires illimité. Parmi les militaires, les ogives tactiques sont donc considérées comme «utilisables» dans un scénario limité. Poutine pourrait également suivre cette logique, d'autant plus que la doctrine nucléaire russe prévoit le principe de «l'escalade en vue de la désescalade»: forcer l'adversaire à se rendre par une frappe écrasante.

La Russie dispose du plus grand arsenal nucléaire au monde, y compris dans le domaine tactique. Alors que les armées de l'Otan ont supprimé leurs stocks tactiques à quelques exceptions près (comme les bombes B61 conservées dans la base aérienne de Büchel), la Russie a largement maintenu son arsenal tactique jusqu'à aujourd'hui.

Des chercheurs américains du Bulletin of the Atomic Scientists estiment actuellement le nombre d'ogives tactiques dans les arsenaux russes à au moins 1912 unités, dont la plupart sont sous le contrôle de la marine et de l'armée de l'air.

Les possibilités dont dispose la Russie pour amener ces ogives à leur cible sont également remarquables:

  • Sous-marins nucléaires de type Projet 885 Jasen: il s'agit d'un nouveau développement de la marine russe, le premier exemplaire n'ayant été lancé qu'en 2015. Selon les informations du gouvernement américain, il peut tirer des missiles de croisière à tête nucléaire de type Kalibr jusqu'à 2500 kilomètres des cibles terrestres.
  • Bombardiers à moyenne portée comme le Tupolev Tu-22M, le Sukhoi Su-24 ou le MiG-31K: ils sont en mesure de tirer des missiles de croisière à charge nucléaire depuis les airs. Le missile hypersonique appelé Kinshal, que la Russie affirme avoir déjà utilisé à plusieurs reprises dans la guerre contre l'Ukraine, appartient également à cette catégorie, mais il est équipé d'explosifs conventionnels.
  • La 2S7M Malka: elle est la plus grande pièce d'artillerie au monde et tire également des obus nucléaires. Avec des munitions conventionnelles, la Russie utilise déjà cette arme contre l'Ukraine. Le canon de calibre 203 millimètres a une portée allant jusqu'à 55 kilomètres.
  • Lance-missiles à moyenne portée de type Iskander-M: la rampe de lancement mobile peut tirer des missiles d'une portée de 500 kilomètres et des missiles de croisière d'une portée de 1500 kilomètres, à charge nucléaire ou conventionnelle. Les Iskander-M sont également stationnés dans l'enclave russe de Kaliningrad, d'où ils pourraient également atteindre Berlin, Varsovie ou Copenhague.

Poutine miserait sur l'effet psychologique

Les armes nucléaires tactiques ont été développées pendant la guerre froide pour détruire des rassemblements de troupes, des formations blindées, des centres de commandement ou des bunkers souterrains. Pavel Podvig, expert en armes nucléaires et en désarmement, estime toutefois que leur utilité militaire présumée n'est qu'un prétexte. Il a déclaré à Euronews:

«Le discours sur l'utilisation limitée des armes nucléaires ne sert qu'à justifier d'une manière ou d'une autre l'existence de ces armes. Mais ces armes ne concernent pas des objectifs militaires, il s'agit de démontrer que l'on est prêt à les utiliser et à tuer d'innombrables civils.»

Même si la puissance des armes nucléaires tactiques est inférieure à celle des armes stratégiques, leur effet reste dévastateur. Même les petites têtes nucléaires produisent un champignon atomique, des retombées nucléaires et mettent le feu à tout ce qui se trouve à proximité.

Poutine spécule probablement surtout sur l'effet psychologique de l'utilisation d'armes nucléaires. Il veut briser la force de résistance des Ukrainiens et dissuader les alliés occidentaux de Kiev de continuer à livrer des armes. Selon Pavel Podvig, ce scénario n'est toutefois pas imminent.

«Toutes les ogives sont toujours en stock»

«A l'exception des missiles intercontinentaux et des missiles tirés par des sous-marins, les armes nucléaires ne sont pas directement opérationnelles: aucune bombe n'a encore été accrochée à un avion, aucune tête nucléaire n'a été montée sur un missile, et aucune rampe de lancement Iskander avec des têtes nucléaires ne circule», écrit Pavel Podvig sur Twitter.

«Elles sont toutes encore en stock, et les Etats-Unis ne voient jusqu'à présent aucun signe de préparation d'une utilisation d'armes nucléaires en Russie»

«Ces armes doivent être sorties des bunkers, chargées sur des camions, conduites à un endroit précis et armées. Ces processus sont visibles et ont déjà été observés par l'Otan lors de nombreux exercices». Selon Podvig, il est certes envisageable que l'armée russe «fasse sortir en douce» des ogives d'un entrepôt. Il estime toutefois que:

«Les Russes ne peuvent jamais être sûrs qu'elles ne seront pas découvertes. En outre, ils n'auraient absolument aucune raison de cacher ces activités. S'ils veulent envoyer le signal qu'ils sont prêts à l'escalade, ils veulent être vus en train de charger les armes.»

Une autre information en provenance de Moscou est passée inaperçue ces derniers jours. Elle donne également l'espoir d'une détente de la situation. L'agence de presse russe Interfax a ainsi rapporté jeudi que la Russie et les Etats-Unis négociaient la reprise des inspections nucléaires mutuelles dans le cadre des accords de désarmement Start.

Ces inspections avaient été suspendues en mars 2020 en raison de la pandémie de Covid-19. Le nouveau traité Start de 2011 prévoit la poursuite de la réduction des arsenaux nucléaires stratégiques des deux parties.

Le New Start est le nom d'usage courant d'un traité de réduction des armes stratégiques nucléaires entre les États-Unis et la Russie. Il a été signé le 8 avril 2010 à Prague et, après sa ratification, est entré en vigueur le 5 février 2011 pour une durée de dix ans.
wikipedia

(t-online, mk, traduction et adaptation par sas)

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