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Migros et Coop accusés d'«exploiter» les acheteurs bio

Migros et Coop ne voulaient pas changer leurs balances à fruits et légumes
Bio ou non? Le prix est remis en question.keystone

Migros et Coop accusés d'«exploiter» les acheteurs bio

Une récente étude pointe les pratiques tarifaires de Migros et Coop pour leurs produits bio et parle de «discrimination». Ils sont accusés de gonfler artificiellement les prix et leurs marges: ils démentent.
24.10.2025, 14:5124.10.2025, 14:51
«Migros ne réalise pas de marges plus élevées avec les produits labellisés tels que Bio»

C'est ce qu'affirme son porte-parole au Temps, contredisant directement une étude de Marchés équitables Suisse (MES) publiée ce jeudi.

En étudiant les différences de prix entre un produit conventionnel et son équivalent bio, ainsi que la part qui revient au producteur, l'organisme pointe un déséquilibre frappant entre le prix de vente d'un produit bio et ce que Migros et Coop paient aux agriculteurs:

«Alors que les prix à la consommation restent stables ou augmentent, les prix à la production baissent même dans certains cas. La viande, les fruits et les légumes sont particulièrement touchés.»
Marchés équitables Suisse au Temps

S'il est évident qu'un produit bio est plus cher en supermarché et à la production que sa contrepartie non bio, il est curieux de constater que la marge du producteur ne suit de loin pas la hausse du prix chez le distributeur.

L'étude, réalisée par la Haute école spécialisée du Nord-Ouest de la Suisse, explicite ce décalage. Par exemple:

«Pour le jambon arrière, les détaillants demandent aux consommateurs deux à trois fois plus cher pour les produits bio que pour les produits conventionnels. Seuls 12% du prix de vente du jambon arrière bio reviennent aux agriculteurs.»

Marché Equitables Suisse présente le calcul, «le supplément bio pour les consommateurs s’élève à environ 250%, mais les revenus supplémentaires des agriculteurs bio ne représentent que 52%.» Pour Stéphanie Lichtsteiner, co-directrice générale de MES, il y a là un gros problème:

«C’est choquant, tant du point de vue de la protection des consommateurs que celui des producteurs»

Selon MES, «la volonté d’achat des consommateurs bio est exploitée» financièrement, alors que les producteurs ou l’environnement n’en bénéficient pas. Ce qui fait que «pour de nombreux agriculteurs, la production de produits bio n’est guère rentable.»

Migros et Coop réfutent les accusations

Les deux géants suisses de la distribution, interrogés par le Temps, contestent. Migros estime que la méthodologie est peu claire et Coop justifie la différence par une multiplication des intermédiaires qui feraient fondre ses marges, évoquant des filières de transformation distinctes:

«La séparation des flux de marchandises, les droits de licence et les contrôles ou la garantie de la traçabilité»
Coop dans Le Temps

Si cet argument se tient, Stéphanie Lichtsteiner pointe que, dans le cas de la viande, Migros et Coop possèdent deux intermédiaires conséquents que sont Micarna pour le premier et Bell pour le second. Pour elle, les prix seraient ainsi gonflés artificiellement.

Bio Suisse, de son côté, pointe une autre raison touchant le prix des produits carnés: une part de la viande bio ne trouverait pas acheteur en grande surface et serait ainsi vendue comme viande conventionnelle. Le manque à gagner pourrait alors être répercuté sur le bio labellisé bio.

S'il est difficile de juger si les marges de Coop ou Migros sont justifiées, puisque le détail de leurs chiffres et marges sont tenus secret, c'est là également le nœud du problème pour MES, qui soulève dans son rapport:

«Pour faire avancer la transformation du système alimentaire vers plus de durabilité, il est urgent de mettre en place des prix équitables pour les producteurs et une fixation des prix globalement plus transparente.

C’est la seule façon de rendre les produits bio abordables pour les consommateurs tout en garantissant une production respectueuse de l’environnement et des animaux.»

L'organisme conclut son étude par «la discrimination dont font l’objet les produits bio afin de les faire disparaître.» Les distributeurs profiteraient ainsi de «la disposition des consommateurs à payer plus cher pour des produits bio», alors que «la majoration injustifiée des prix rend les produits bio moins attractifs et freine globalement la transition vers une agriculture et un approvisionnement alimentaire durables» puisque les producteurs ne sont pas rétribués pour leur travail.

(hun)

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