L’armée russe n'aurait jamais dû recruter de force cet Ukrainien
Moscou contraint les populations de Kherson, Zaporijia et de la Crimée, soit toutes des régions ukrainiennes occupées, au service militaire. La Russie envoie ainsi des Ukrainiens au front pour regarnir ses propres bataillons.
Pour parvenir à ses fins, le régime russe menace, détient et torture. Dmytro en a fait l'expérience. Mais son histoire a pris une tournure bien différente de celle imaginée par le Kremlin.
Un Ukrainien recruté de force
Lorsque sa ville natale du sud du pays est tombée en mains ennemies, il est resté avec sa famille, acceptant de vivre sous la domination russe, raconte le Kyiv Independent. Le journal ne divulgue ni le vrai nom ni le lieu de résidence de son témoin. Peu après, l'armée russe l'a enrôlé. Il confesse:
Il ne se dit pas patriote, mais juge l'opération de la Russie injustifiée.
De la culpabilité naît la volonté de se battre
Peu après, rongé par la culpabilité, il a rejoint Atesh, un groupe de partisans auquel on doit de nombreux actes de sabotage dans les zones occupées. Tout a commencé sur Telegram. Ses missions? Des petites interventions sur des véhicules, par exemple, pour entraver le ravitaillement.
On ignore si Dmytro demeure actif au sein d'Atesh. Le journal n'a pas pu confirmer, les informations lui ayant été transmises par un intermédiaire. Ce cas n'a toutefois rien d'inhabituel: le gouvernement ukrainien et d'autres organisations ont aussi fait état de recrutements forcés d'Ukrainiens. Des Ukrainiens qui n'auraient pas vraiment le moyen de résister.
Une forte lassitude face au conflit
Dans l'armée russe, Dmytro s'occupe de réparer les véhicules. Il témoigne:
Si certains soldats acceptent les Ukrainiens dans leur troupe, d'autres en revanche, les considèrent comme des «partisans de Bandera» ou des «nazis contrôlés par l'Occident».
Dmytro raconte que l'ambiance dans son unité est morose, beaucoup n'en peuvent plus du conflit. Lui essaie de tenir le coup:
(Traduit et adapté par Valentine Zenker)