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Le nouveau Ford Explorer électrique tente un pari audacieux

Ford Explorer
Avec son Explorer, Ford investit le segment des SUV compacts électriques.Image: Ford

Ford lance une «Volts-wagen»: on a testé

Le nouveau Ford Explorer électrique veut combiner efficacité allemande et design américain: Volkswagen fournit la technologie, Ford apporte le style et ses gimmicks. Fruit du partenariat technologique entre les deux géants mondiaux, ce cocktail étonnant – et détonnant – mérite le détour.
03.12.2024, 14:57
Jerome Marchon
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Oubliez l’Explorer PHEV, SUV de grande taille qui fut importé sous nos latitudes de 2019 à 2023. L’appellation reprend du service sous la forme d’un SUV compact 100% électrique, bien dans l’air du temps.

Ford Explorer
Un design simple mais empreint d'une certaine originalité.Image: Ford

Une double identité assumée

Sous ce nom emblématique, Ford souhaite mettre en avant ses racines américaines. Car, sous ses airs yankee, notre Explorer est techniquement aussi allemand qu'une Currywurst! Il sort des chaînes de l’usine Ford de Cologne, entièrement rénovée et désormais dédiée aux modèles électriques destinés au marché européen, et surtout, il partage son ADN avec les Volkswagen ID.4 et ID.5. Grâce à un accord entre les deux constructeurs, Ford utilise les plateformes MEB «made in Germany» pour son Explorer et le Capri récemment présenté.

Ford Explorer
Bien malin celui qui peut, sans le savoir, déceler dans le style et les proportions les origines techniques du Ford Explorer.Image: Ford

A l'extérieur, l'Explorer séduit par un style épuré, rehaussé de touches distinctives: bandes lumineuses reliant les feux, montants de toit noirs, custode arrière au motif original. La visibilité panoramique impressionne, notamment grâce aux vitres du montant D.

Ford Explorer
Les proportions sur carrosserie/surfaces vitrées jouent en faveur d'un certain dynamisme visuel.Image: Ford

L'accès aux places arrière, bien qu'un peu juste pour les grands gabarits, est facilité par des portes ouvrant à 90°. Le coffre de 465 litres à 1455 litres propose un plancher modulable, même si le seuil surélevé par le moteur arrière demande quelques efforts au chargement.

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La présence du moteur arrière empiète sur le volume disponible sous le plancher du coffre.Image: Ford

L'habitacle conjugue modernité et praticité tout en jouissant d’un équipement de série de haut vol sur cette finition Premium.

Ford Explorer
Un habitacle accueillant et à la qualité perçue de bon niveau.Image: Ford

Si certains éléments, notamment la quasi-totalité des commandes physiques, trahissent la parenté Volkswagen, Ford a su marquer sa différence avec un spectaculaire écran central de 14,6 pouces, tactile et coulissant, ainsi qu’une élégante barre sonore signée Bang & Olufsen assistée de 10 haut-parleurs.

Ford Explorer
Un cockpit moderne, notamment avec la dalle tactile centrale de 14,6 pouces.Image: Ford

Les espaces de rangement abondent, dont une console centrale capable d'accueillir un ordinateur portable. Un conseil: optez pour le Pack AGR des sièges, 200 ou 600 francs selon la finition, bien investis pour le confort.

Puissance et efficience

Notre modèle d'essai, l'Extended Range quatre roues motrices de 340 ch/545Mm, joue la carte de l'efficience et du dynamisme. Avec sa batterie de 79 kWh et ses deux moteurs, elle revendique une autonomie comprise entre 523 et 536 km (WLTP) sur notre version Premium.

Ford Explorer
Ford promet jusqu'à 602 km d'autonomie pour son Explorer. Vraiment?Image: Ford

Notons que la mouture propulsion seule (286 ch/545 Nm) revendique jusqu’à 576 km en Premium et 602 km en entrée de gamme avec une batterie de 88 kWh. Grâce à son couple généreux, notre Explorer atteint 100 km/h en 5,3 secondes.

Sur la route

Au volant, l'Explorer révèle un caractère plus enjoué et plaisant que son cousin allemand VW ID.4. Les liaisons au sol, plus tranchantes, lui confèrent une vraie personnalité; au lieu de sportivité – la bête affiche tout de même 2,2 tonnes à vide – parlons plutôt de dynamisme exacerbé.

Ford Explorer
Des prestations dynamiques de haut vol.Image: Ford

Il se révèle dans les virages, avec une direction précise (mais trop artificielle dans son ressenti) et une tenue de trajectoire saine et sécurisante. Le confort de suspension n’est aucunement sacrifié. Même avec les jantes de 20 pouces de série, les imperfections de la chaussée sont absorbées avec sérieux. Mentionnons également le haut niveau d’insonorisation tant du côté des bruits de roulement que ceux aérodynamiques.

La réalité des chiffres

Notre semaine d'essai se solde par une consommation moyenne de 18,5 kWh/100 km, soit environ 425 km d'autonomie réelle. C’est bien, mais tout de même 18% en dessous des promesses pour cette version du modèle. Comme d’autres, il est vrai. La recharge s'effectue en 8 heures sur une borne 11 kW, ou de 10 à 80% en 30 minutes sur une borne rapide jusqu’à 185 kW, puissance maximale digérée pour la recharge.

Ford Explorer
Dans la "vraie vie" le bilan consommation est plus mitigé.Image: Ford

L'addition démarre à 41 100.- pour la version Explorer Standard 170 ch (batterie 52 kWh). L’équivalent en finition Premium est affiché 44 800.-. Comptez à partir de 58 050.- pour notre version Premium Extended Range AWD (la plus onéreuse). Notons que Ford simplifie les options: deux packs principaux et quelques options individuelles, dont la pompe à chaleur à 1100.- francs, cependant indispensable pour maximiser le confort et l’autonomie.

Ford Explorer
Cocktail cohérent et attachant, le Ford Explorer exploite intelligemment la base technique MEB de VW.Image: Ford

Ford réussit un joli coup avec cet Explorer électrique. Il se démarque par un savant mélange de look simple, original et agréable à l’œil, des qualités routières supérieures à son cousin allemand, ainsi qu’un équipement généreux dès la version de base. Certes, son autonomie réelle de 430 km reste en retrait des valeurs WLTP, mais ses performances, son confort et son habitabilité en font un candidat sérieux pour les familles cherchant un SUV électrique différent.

Il prouve que Ford a su exploiter intelligemment la plateforme MEB de Volkswagen pour en proposer une interprétation en tous points cohérente. L’écart de prix avec le cousin VW est subtil et dépendra notamment de la version choisie et son équipement. Mais l’Américain garde un avantage financier parfois substantiel sur l’Allemand grâce à un équipement plus complet et une politique d’options plus simple et avenante. A l'Américaine, en fait.

Sur l'auteur:

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Jérôme Marchon est ...
... est un passionné de voitures depuis sa plus tendre enfance. Il a commencé sa carrière professionnelle dans le secteur financier, mais a très vite contribué à la création d'un blog sur l'automobile - jusqu'à ce qu'il fonde finalement son propre blog. La suite de son parcours l'a conduit à la rédaction en chef de la Revue Automobile. Depuis 2018, il travaille en tant qu'indépendant et écrit pour différents médias automobiles et généraux, imprimés et numériques, en Suisse et à l'étranger. Jérôme Marchon travaille également comme traducteur et conseiller en contenu rédactionnel pour des événements automobiles et des constructeurs automobiles.
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