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Faut-il voir «SOS Fantômes: La Menace de glace»? Notre Avis

Suite au succès du SOS Fantômes: l'héritage en 2021, les Ghostbusters reviennent à New York pour chasser du spectre. Ce nouveau volet de la franchise joue la carte de la nostalgie au point d&#039 ...
Quand les héros du passé rencontrent une nouvelle génération de personnages afin de relancer la machine.Image: Sony Pictures

On a vu le nouveau «SOS Fantômes» et c'est indigeste

Suite au succès de SOS Fantômes: l'héritage en 2021, les Ghostbusters reviennent à New York pour chasser du spectre. Un nouveau volet qui joue la carte de la nostalgie, à s'avaler comme un paquet de madeleines indigestes mais au bon goût d'enfance.
10.04.2024, 17:0411.04.2024, 16:43
Sainath Bovay
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Si vous êtes né quelque part entre les années 1980 et 1990, il est fort probable que la saga SOS Fantômes (ou Ghostbusters pour les intimes) fasse partie de vos doudous cinématographiques sur l'étagère de la nostalgie aux côtés d'Indiana Jones, Star Wars, Retour vers le futur ou encore Les Goonies.

Réalisé en 1984 par Ivan Reitman, le film est écrit par Dan Akroyd et Harold Ramis qui incarnent respectivement les docteurs Ray Stanz et Egon Spengler à l'écran. Le film raconte comment trois scientifiques new-yorkais spécialistes du paranormal décident de créer ensemble une entreprise de chasseur de fantômes. Leur QG installé dans une caserne de pompier désaffectée, Peter (Bill Murray), Ray et Egon sont rejoints par Winston (Ernie Hudson), un quatrième larron, et deviennent les Ghostbusters. Sorte d'entreprise de dératisation, mais pour fantômes, ils partent chasser des ectoplasmes à bord d'une Cadillac devenue aussi iconique que la DeLorean de Retour vers le Futur.

SOS Fantômes bénéficie d'une aura culte depuis 40 ans, au point de s'être vu décliné en dessins animés, en comics, en jeux vidéo ainsi que pléthore de produits dérivés. Si le film a connu une suite intitulée SOS Fantômes II en 1989, un troisième volet qui pourtant était écrit ne verra jamais le jour suite à des différents entre Harold Ramis et Bill Murray. Une amitié de longue date qui s'est brisée durant le tournage d'un autre film culte: Un jour sans fin (1993) que réalisait Harold Ramis. Les deux hommes ne se sont plus parlé pendant 21 ans, jusqu'à la mort de Ramis en 2014.

«Suite» et «remake» ont un fils

Depuis 1989, le fandom de SOS Fantômes n'aura jamais faibli, au point que Sony, qui détient les droits de la licence, se décide à laisser les clés à Paul Feig (Bridesmaids) pour réaliser en 2014 un nouveau film sous forme de «reboot» entièrement féminin. Cette comédie néanmoins efficace est vécue comme un affront par la communauté des fans, dont les critiques à l'époque ont fait place parfois à la misogynie la plus crasse.

Phoebe Spengler (Mckenna Grace), la petite-fille de l'illustre Egon dont elle a héritée le génie.
Phoebe Spengler (Mckenna Grace), la petite-fille de l'illustre Egon dont elle a héritée le génie.Image: sony pictures

Il aura fallu attendre 2021 pour que Jason Reitman (Juno), le fils d'Ivan Reitman – qui réalisa les volets originaux – marche dans les pas de son père avec SOS Fantômes: l'héritage. Exit New York, le film prend place dans la campagne de l'Oklahoma pour un changement de cadre plus que bienvenue et se place en suite directe du film de 1989. Le film raconte comment la fille d'Egon Spengler et ses deux enfants découvrent l'héritage laissé par la mort de celui-ci et deviennent des Ghostbusters à leur tour. Ce troisième volet, dont le final terriblement touchant réunit les anciens et les nouveaux protagonistes, est un succès au box-office et ouvre la voie à une nouvelle franchise dont La Menace de glace est le chapitre suivant.

La bande-annonce ici:

Vidéo: watson

Cette fois-ci, retour à New York où la famille Spengler est officiellement la relève des Ghostbusters, aidé financièrement par Winston Zeddemore (Ernie Hudson) devenu depuis un riche homme d'affaires ayant investi toute sa fortune dans l'étude de fantômes. On retrouve donc la caserne et tout ce qui faisait le sel des volets originaux, dans un mélange entre l'héritage du passé et le désir d'aller de l'avant avec une nouvelle génération de personnages pour relancer la machine. L'ensemble a ainsi des allures de remake déguisé de SOS Fantômes II en reprenant quasi la même structure sous un habillage contemporain.

Un procédé qui n'est pas nouveau à Hollywood puisque que Star Wars, épisode VII : Le Réveil de la Force (2015) ou Jurassic World (2015) en faisait de même. Un recyclage qui porte même un nom sous forme de mot-valise en anglais: «legacyquel», qui contracte les mots «héritage» et «suite». Une forme maligne qui tient compte du temps écoulé entre deux épisodes d’une saga culte. Par ce biais, les studios ont trouvé le moyen de connecter les générations de fans tout en faisant des franchises des œuvres cycliques, évitant la case «remake» qui a tendance à énerver tout le monde.

Si le volet précédent était une excellente surprise qui avait réussi à s'émanciper du recyclage traditionnel avec intelligence tout en rendant un magnifique hommage au défunt Harod Ramis, cette suite n’est pas tout à fait du même acabit. Rassurez-vous, l’esprit y est et le résultat reste aussi rafraîchissant qu'une glace à l'eau industrielle en plein cagnard.

Un peu trop d'héritiers

Pour SOS Fantômes : La Menace de glace, Reitman fils a laissé sa caméra à son coscénariste Gil Kenan (Monster House) après le décès soudain de son père Ivan Reitman en 2022. Le film lui est d'ailleurs dédié.

Tout ces personnages ne sont pas nécessaires au récit, mais la relève c'est eux.
Tout ces personnages ne sont pas nécessaires au récit, mais la relève, ce sont eux.Image: Sony Pictures

Au casting, on retrouve les personnages qui composent la famille Spengler: la mère incarnée par Carrie Coon (The Leftovers), le sympathique Paul Rudd (Ant-Man) en guise de beau-père, Finn Wolfhard (Stranger Things) en ado un peu paresseux et sa sœur geek interprétée par l'excellente Mckenna Grace (Mary) en guise d'héroïne principale.

On retrouve également de nouvelles têtes, comme le très drôle Kumail Nanjiani (Silicon Valley) et surtout des anciennes. Les trois Ghostbusters originaux évidemment, ainsi que Annie Potts, qui incarne Janine Melnitz, la secrétaire à la voix éraillée dans les premiers volets. Autres figures des films originaux, Bouffe-tout, l'ectoplasme vert toujours aussi gourmand ainsi que le personnage de Walter Peck, l'autorité fédérale qui rêve de mettre au placard les Ghostbusters à cause des dégâts qu'ils causent.

Cependant, entre le jeune casting supposé prendre la relève et les anciennes figures, le film se retrouve à jongler avec un peu trop de personnages à gérer en deux heures. Si ce n'est jamais un problème sur un format sériel, au cinéma, chaque apparition apparait presque comme un caméo tant la présence respective des personnages à l'écran est maigre.

La menace fantôme

L'autre petite déception vient quant à elle de cette menace de glace, matérialisée par Garraka, un démon millénaire enfermé dans un orbe et dont le pouvoir est tel qu'il peut glacer le sang de n'importe quel mortel. Un antagoniste qui brille par son absence, mais qui s'avère un peu vite expédié lors de son apparition. De plus, il n'a pas le charisme des entités précédentes tel que Gozer le Gozerien ou Vigo des Carpates, qui eux, laissaient place à des scènes cocasses et des interactions hilarantes.

Les Ghostbusters originaux, quarante ans plus tard.
Les Ghostbusters originaux, quarante ans plus tard.Image: Sony Pictures

L'humour, c'est un des ingrédients manquant de ce volet, une tare dont souffre également le film précédent. Dan Akdroyd et Bill Murray faisant partie du Saturday Night Live, l'émission satirique la plus connue des Etats-Unis, les premiers SOS Fantômes bénéficiaient d'une écriture ciselée faite de vannes et de punchlines bien amenées dont l'absence se fait terriblement ressentir.

Si SOS Fantômes: La Menace de glace souffre d'un trop-plein de personnages qui pèsent lourd sur un script pas bien épais, d'un méchant un peu trop cartoon et d'un manque flagrant de bonnes blagues, il en reste néanmoins un Ghostbusters pur jus. Voir l'Ecto-1 rouler toutes sirènes dehors et les packs protons s'allumer reste un moment de plaisir pour tous les amateurs de la franchise dont ils auraient tort de se priver. Car comme le dit la célèbre chanson éponyme qui accompagne la saga depuis le premier film: «Busting makes me feel good!».

SOS Fantômes: La Menace de glace est sorti dans les salles romandes le 10 avril 2024. Durée: 1h 55m

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