En promenant (me perdant) sur Twitter, je suis tombée sur un thread qui compare les personnages d'Harry Potter aux employés d'une rédaction. Vous voulez savoir à quoi ressemble l'équipe d'un média? Qui sont les cerveaux malades qui vous pondent de la news, des enquêtes et, chez watson, des montages claqués? Scrollez, scrollez!
C'est (presque) à ça que ressemble notre rédaction. Sauf qu'on a des lapins, des chiens et un chat. Allez, let the magic begin!
Il est très connu et a chopé un peu le melon. Le mec fait parfois des trucs super stylés, mais il y a rien à faire, t'as toujours envie de lui mettre deux baffes pour lui rappeler que sans ses collègues, il ne ferait pas grand-chose.
Elle a réponse à tout, modifie ton papier sans rien demander car «la chute pourrait être meilleure». On a souvent envie de la couler dans du béton, mais on ne le fait pas, car on sait bien que sans elle, la boutique tient pas debout.
C'est ton «gars sûr» que tu peux envoyer sur tout à n'importe quelle heure. Il fait des conneries de temps en temps, mais on lui pardonne vu qu'il a fait 2500 bornes en deux jours et cinq papiers pour que tu sois pas dans la merde au bouclage.
Redouté par les uns, idolâtré par les autres. Personne n'a jamais vraiment compris ce qu'il faisait de ses journées. Un des rares spécimens à ne pas subir l'open space. Jalousé par le rédacteur en chef qui veut sa place.
Pense que tout relève du débat d'idées et est certain qu'il a tout compris mieux que les autres. A un complexe d'infériorité à compenser à cause de parents trop exigeants. Finira peut-être par revenir dans le droit chemin.
Hyper stricte, est de mèche avec la secrétaire de rédaction. Te donne envie de la jeter dans la déchiqueteuse, car elle t'emmerde pour la moindre virgule. T'aidera tout de même à trouver l'interlocuteur qu'il te manque, mais en te faisant comprendre qu'elle peut te griffer jusqu'au sang à tout moment.
Suscite la méfiance et la crainte de ses interlocuteurs. N'a pas dormi depuis à peu près 74 heures à cause d'une infiltration qu'il mène en parallèle de son boulot à la rédac'. Personnage triste et seul à qui personne ne veut jamais parler.
Rattachés à la rubrique divertissement, ils tournent des vidéos marrantes pour alimenter les réseaux sociaux de la rédac'. Sont vus d'un mauvais œil de la part des «vrais» journalistes qui se sont tapé des masters en sciences-po et dont les enquêtes font moins de clics.
Essaie de percer les mystères de la macroéconomie. Est persuadée de pouvoir prédire l'avenir dans les cours de la bourse. Ne sort plus de la rédac'. Se plante neuf fois sur dix, mais quand ça marche, ça a de la gueule.
Armé de son magnifique brushing et son sourire Colgate, son sort le plus puissant est d'arriver à persuader l'interlocuteur qu'il s'intéresse vraiment à lui. A garder à l'œil pour éviter les magouilles, on n'est jamais sûrs de ses intentions.
Trimballe tout le matos toute la journée sans jamais se plaindre. N'a pas vraiment de droit de regard sur l'angle, mais est quand même très content d'être là. Le partenaire en or en reportage. Attention aux ronflements tout de même, peut être encombrant.
A merdé ses études de journalisme et se retrouve à gérer la page Facebook de la rédac'. Rêve un jour de percer malgré un manque de compétences flagrant. Encouragé par sa grand-mère à ne rien lâcher.
Chef suprême d'une armée de Mangemorts pigistes. A le droit de vie et de mort sur nous. Lorgne sur la place de directeur de rédac' et fera tout pour l'obtenir. N'était pas toujours ainsi, mais personne ne saurait dire quand il a vraiment mal tourné.
Vrai cochon truffier, il a toujours des sources qui l'appellent pour lui filer un tuyau. Redouté par l'institution et par ses propres collègues, il connaît vos plus noirs secrets. Force un peu trop sur la potion.
A eu une jolie carrière d'athlète avant de raccrocher le balai et d'empoigner la plume. Sait très bien se démerder et se faire respecter dans ce milieu de mâles alpha.
N'écrit qu'en «je». Déteste les syndicats, l'Etat et pense qu'on devrait tout privatiser, de l'hôpital à la Santé. Déverse sa haine sur Twitter quand son rédacteur en chef lui refuse un énième papier sur le fait qu'il faut supprimer les subventions à la culture.
Personne ne la comprend, pourtant elle a toujours des infos incroyables dont ses collègues ignorent tout. Suscite un peu la jalousie, elle se fait maltraiter par les vieux qui ne jurent que par «le terrain». Un jour elle sera comprise.
*L’open source intelligence (ou enquête sur données ouvertes).
On lui refourgue les tâches ingrates. Devinez qui va faire six articles de desk aujourd'hui comme il l'a fait hier et le fera demain? Rêve d'une chaussette ou de tickets restau qui ne viendront jamais. Serait prêt à prendre un couteau pour une titularisation.
Etait plein de bonhommie, allait à la rencontre du peuple lors des marchés et buvait volontiers un verre sur les stands politiques, mais a fini par sombrer dans l’obscurantisme et les fake news. Est en opposition permanente avec son directeur et son rédacteur en chef. Finira par se faire virer comme une merde.
Cet enfoiré a encore repris les infos des autres sans les citer. Mérite un grand coup d'avada kedavra dans la gueule par le rédacteur en chef.
On a oublié (comme tout le monde à la rédac') l'existence du journaliste spécialiste de l'Europe. On sait qu'il est là, on sait qu'il fait des trucs, mais personne ne le lit jamais, car tout le monde s'en tamponne (à tort).
On fait tous beaucoup d'efforts pour l'écouter. Elle parle de sujets vraiment importants, mais à la fin, c'est chiant. Monopolise la parole pendant deux heures en séance de rédac' pour vendre son sujet sur la disparition de la sardine du port de Marseille.
Ne passe que rarement à la rédac'. Toujours à cavaler à droite à gauche pour trouver des histoires. Vous serez tous vachement tristes (et un brin dans la merde) quand il ne sera plus là.
N'a aucune déontologie, aucun honneur, ne vérifie pas ses infos et maltraite ses rares sources fiables. N'est qu'une pourriture qui mérite de se taper des trads et des relectures jusqu'à la fin de ses jours.
Se fringue n'importe comment car de toute façon «on la voit pas», mais rêve qu'on la remarque. A une certaine tendance à être envahissante. Persuadée d'avoir «une relation spéciale» avec les auditeurs. Extrêmement creepy.
Il n'est pas le couteau le plus aiguisé du tiroir, mais comme il a été sportif professionnel, on l'appelle pour commenter tout et n'importe quoi. Il est surtout la caution people qui assure une certaine audience au sport.
Tu le laisses faire en te disant que «de toute façon, le pauvre, il lui reste plus longtemps à vivre». Absolument pétrifié à l'idée que les téléphones peuvent prendre des photos tout à fait convenables.
Ne fait plus rien, s'est un peu fossilisé sur son siège, mais personne ne le force à prendre sa retraite, car il fait partie des meubles. Sera encore là à l'âge de 75 ans. Ennemi mortel du pigiste.
Se plaint tout le temps d’être débordée, angoisse toute la rédac', ne répond pas aux mails par pur sadisme.
Directement rattaché au directeur de la rédac', il est principalement préoccupé par cultiver son réseau devant un risotto aux truffes que de faire des apparitions au bureau. D'ailleurs, peu se souviennent de lui à la rédac'. Mais la compta si.
Est un bon journaliste de terrain, mais passe une (trop grande) partie de son temps à aboyer sur la rédaction en chef pour obtenir des hausses de salaire pour les stagiaires, ce qui lui vaut de stagner lui-même sur l'échelle salariale. A tendance à sentir le fauve et se sape avec de vieilles guenilles qui font honte lors des conférences de presse.
Se voyait, gamin, en reporter de guerre, mais était trop gentil et avait de trop beaux cheveux pour se risquer dans des zones aussi hostiles. S'est donc orienté vers un journalisme de terrain en théorie moins dangereux, mais se prendra une balle perdue lors d'une manif' anti-avortement. Sera décoré à titre posthume pour sa courte, mais néanmoins brillante carrière.
*Journaliste-reporter d'images.
Martyrise les stagiaires et les pigistes. Aime un peu trop l'odeur du sang. A déjà écrit la nécro de tous les politiques et les people, mais aussi de ses collègues. S'habille toujours en noir. Fait flipper.
Vise le poste de correspondant à Bruxelles, mais pour l'instant, se tape les séances du conseil communal sur l'épaisseur des fonds de chaudrons. Finira spin doctor à force de retourner sa veste.
Sa mère était une célèbre grand reporter et elle a déjà publié deux livres sur le style de la Parisienne. Compétente, elle est pourtant souvent en vacances quand une grosse actu se présente.
N'est qu'un objet, mais fait preuve d'une meilleure capacité d'analyse et de synthèse qu'un journaliste lambda. Est la preuve que l'intelligence artificielle est moins superficielle que la tienne. Finira par mettre les journalistes au chômage.
Etes formidables, mais des fois, vous lisez pas nos articles, ne regardez pas nos émissions, n'écoutez pas nos débats et ça, ça nous rend tristes. Certains d'entre vous (dont de nombreuses personnes qui s'appellent Bernard) commentez à grand renfort de «mais on s'en fout!» sous nos posts Facebook. Etes dans l'ensemble des gens bien.