Bientôt dix ans après ses débuts professionnels, Mathieu «Zywoo» Herbaut (24 ans), meilleur joueur au monde du célèbre jeu de tir Counter-Strike, réussit une nouvelle saison exceptionnelle avec Vitality, équipe française invaincue depuis janvier.
«On prend énormément de plaisir ensemble», a-t-il expliqué à la veille des phases finales du Major de Counter-Strike à Austin (12 au 22 juin), l'équivalent d'un Grand Chelem, où le club basé à Paris pourrait marquer la jeune histoire de l'esport.
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Vitality arrive à Austin avec six titres de rang et trente victoires consécutives (réd: 2e plus longue série de l'histoire du jeu), mais les attentes des fans sont énormes autour de ce tournoi, pourquoi ?
Conclure avec le Major, cela aurait une saveur spéciale. Cette compétition représente tellement pour la scène, les fans. Ce serait la concrétisation d'une saison déjà très belle. Il y a une pression particulière parce que c'est notre championnat du monde à nous. Depuis le début de la saison, on a tout mis en oeuvre pour le gagner.
C'est compliqué d'arriver sur une compétition d'esport en tant qu'ultra-favori ?
C'est plus difficile, oui. Surtout dans un jeu où la préparation tactique compte énormément. Tout le monde t'attend, se prépare pour te contrer. Mais c'est aussi la voie la plus gratifiante. Si tu gagnes dans ces conditions, la satisfaction est immense. Et moi, j'aime ça.
Comment vous vous êtes préparés, justement ?
Tous les tournois depuis le début de l'année ont été différents. Parfois, on a gagné car on était très forts individuellement, d'autres fois plus collectivement. Au niveau tactique, on essaie toujours de varier, on ajuste des microdétails pour perturber l'adversaire. Mais ce qui nous fait vraiment tenir sur la durée, c'est notre force mentale. Mis en difficulté, on a su rester dans le match à chaque fois.
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En 2023, Vitality remportait son premier Major à Paris, le «France 98» de l'esport tricolore. L'année 2024 a été plus compliquée... qu'est-ce qui a changé cette année ?
Le gros changement, c'est l'arrivée de Ropz (réd: Robin Kool, joueur estonien de 25 ans, recruté à la structure américaine FaZe Clan) dans l'équipe. Il a apporté une fraîcheur dont tout le monde avait besoin. Dès les premiers entraînements, on voyait que ça cliquait, on faisait peu d'erreurs, on se comprenait très vite. Il bosse énormément et ça motive tout le monde, cela a été un vrai boost collectif.
Vous avez déjà récolté trois distinctions de meilleur joueur de l'année (2019, 2020 et 2023) et vous êtes en tête du classement cette année, d'où vient cette régularité ?
Depuis que j'ai 15 ans, j'ai toujours joué comme si j'étais en compétition. Je n'ai pas de routine spéciale, je continue juste à aimer ce que je fais, à m'investir pour mon équipe, peu importe l'état ou la version du jeu. Il y a des moments où j'ai un peu moins envie, comme tout le monde, mais globalement, je kiffe toujours autant. Et ça, ça aide à rester au top.
Des spécialistes parlent de ce Vitality comme l'une des meilleures équipes de l'histoire compétitive du jeu, qui a débuté en 2001, cela a une importance à vos yeux ?
De mon point de vue, il faut que l'on gagne le Major pour pouvoir parler d'une ère Vitality. C'est vrai que ces discussions existent, mais honnêtement cela ne nous empêche pas de dormir. Ce sont des débats qu'on laisse aux autres. C'est du bonus, on savoure. Nous, on se concentre juste sur ce qu'on fait. Tant qu'on joue bien et qu'on prend du plaisir ensemble, c’est ce qui compte.