Pamela Anderson est à la retraite. Elle a laissé paillettes, frasques et ex-amants à Hollywood. Aujourd'hui, l'ancienne covergirl de Playboy est une célibataire apaisée, qui prend soin de ses vieux parents, mange des raviolis maison, erre sur les plages sauvages de son Canada natal et conduit un tracteur.
Basé sur des images d'archives inédites et des bribes d'interviews, le documentaire Netflix narre avec autant de sincérité que de propreté la vie du sex-symbol hollywoodien des années 1990.
Protégée dans son peignoir de bain, la quinquagénaire aux airs de femme-enfant se confie de sa voix haut perchée avec une sincérité désarmante. Sur les abus sexuels qu'elle a subis dans son enfance, à peine mentionnés au détour d'une phrase, elle choisit de ne pas s'éterniser. Seulement pour admettre, sans gêne, avec un léger sourire, avoir souhaité la mort de la baby-sitter qui l'a violée. «Je lui ai jeté un sort». La nounou est décédée le lendemain dans un accident.
Sur les nichons qui ont obsédé l'Amérique, en revanche, Pamela ne lésine pas sur les détails - elle qui n'a jamais fait mystère que sa poitrine plantureuse est le résultat conjoint d'une généreuse augmentation mammaire, et d'une volonté de «faire comme les autres», d'imiter les copines de la maison Playboy.
Pamela ne prétend pas révolutionner le monde. Ni être plus intelligente que les autres.
Un mythe bâti à l'aide d'une paire de faux nichons, mais aussi d'un faux blond lâché au vent des plages dorées de Malibu. Une teinture à laquelle Pamela n'a jamais renoncé. Désormais, elle la bichonne toute seule, avec le «blond scandinave» L'Oréal dégoté au supermarché du coin.
A défaut de sa plastique, c'est une Pamela Anderson étonnamment authentique qui se met à nu tout au long du documentaire. On la découvre pétrie d'humour et d'autodérision. Eternelle romantique au point d'être naïve, aussi trompée qu'infidèle, l'ancienne playmate s'auto-qualifie de «traînée» entre deux éclats de rire.
Pour ce qui est des scoops sales et des scandales, il faudra repasser. Même la célèbre sex tape avec Tommy Lee, à laquelle le réalisateur Ryan White consacre 20 bonnes minutes, se mue en projet romantique, pour ne pas dire mignon, quasiment conçu comme une performance de couple artistique.
Pamela, a love story ne s'en cache pas et porte bien son titre: c'est un film d'amour. 1 heures 52 un peu longues, très sweet, mais forcément touchantes.
«Pamela, a love story» à voir sur Netflix.