Une coiffe de nonne, un make-up à la Betty Boop et une chemise entrouverte sur des seins luisants: voici la couverture de l'édition printemps du magazine Interview sortie ce 9 avril. Le titre de l'article:
Il n'en fallait pas plus pour enflammer la Toile qui accuse Rihanna de profaner la religion catholique et qui appelle au boycott d'une des stars les plus intouchables du showbiz. Pour certains, c'est «inapproprié» «irrespectueux» et de «mauvais goût». Pour d'autres, c'est tout simplement de l'art et Dieu sait que les artistes aiment transgresser.
La preuve avec le «Christ with shopping bags» de Banksy en 2014 et les nombreuses oeuvres de David LaChappelle. Mais on peut également remonter plus loin avec le tableau de Salvador Dali en 1929 intitulé: «Parfois je crache par plaisir sur le portrait de ma mère» ou même l'huile de Max Ernst en 1926: «La vierge corrigeant l'Enfant Jésus devant trois témoins: André Breton, Paul Eluard et le peintre.»
Jouer avec l'iconographie chrétienne est un sport de longue date dans le monde de l'art, donc rien de nouveau sous le soleil. Néanmoins, il provoque toujours le débat, en tout cas sur les réseaux sociaux, où certains internautes n'hésitent pas à tartiner de longues explications pour dire s'il faut donner tort ou non à Rihanna. Le public avait pourtant été moins offusqué lorsque Rihanna avait monté les marches du Met Gala en 2018 avec un chapeau d'évêque, et une tenue tout aussi sexy. Une chose est sûre: la star originaire de la Barbade sait comment attirer l'attention.
L'entretien est mené par Mel Ottenberg, rédacteur en chef et ancien styliste de la star. Ce nom ne vous dit rien, mais il a contribué à faire de Rihanna une icône de la mode. On lui doit une autre cover, celle du magazine Lui en 2014, qui à cette époque, avait également fait un tollé, car on voyait la chanteuse seins nus.
Si la Une est volontairement provocatrice, dans l'article, les photos sont beaucoup moins glamour. Elles montrent Rihanna avec un maquillage trop poudré et des perruques qui glissent de sa tête, comme si elle était dépassée par les événements. Elle a posté ces clichés sur son compte Instagram en écrivant:
Le genre de message empathique qui permet à toutes les mamans du monde de s'identifier, mais qui peut aussi prêter à sourire. On ne sait pas comment Rihanna vit concrètement sa maternité, mais on peut aisément imaginer qu'elle a tout l'aide qu'elle souhaite si tel est le cas. Avoir des nannies, c'est un luxe que tout le monde ne peut pas s'offrir.
C'est en lisant l'interview qu'on réalise que Rihanna ne vit quand même pas sur la même planète. Elle y évoque notamment son mari Asap Rocky:
Cette interview-fleuve ponctuée de «ah» «oh» «wow» ressemble à une conversation entre deux vieux amis. Sauf qu'on sent bien que certaines questions sont préparées pour faire du placement de produit, même si le rédacteur en chef prétend que c'est involontaire:
Comme Rihanna s'est déguisée en nonne sexy, il faut qu'elle parle un peu de religion. Elle explique que sa spiritualité est restée intacte et quand Mel Ottenberg lui demande combien d'enfants elle compte avoir, elle lui répond: «Autant que Dieu veut que j'en aie.»
Ça discute également de sa relation avec le chanteur et père de ses enfants, Asap Rocky:
Pour le moment, la star n'a pas réagi à ses détracteurs sur les réseaux sociaux concernant sa cover. Mais il n'est pas impossible qu'elle s'exprime si la polémique enfle. En 2020, pour l'un des défilés de sa marque de lingerie, elle avait choisi une musique qui mélangeait son électro et paroles du prophète Mahomet, une chanson composée par l'artiste française Coucou Chloé. Elle y intégrait des extraits d'un hadith, référence à la fin des temps et au jour du jugement. Face à la shit storm sur les réseaux sociaux, Rihanna avait décidé de s'excuser.