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Bref saison 2: notre avis sur la série culte

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«Bref», c’est pas drôle

C’est brillant. La série culte de Kyan Khojandi et Navo réussit sa deuxième saison et, du même coup, sa crise de la quarantaine. «Bref 2» parvient si bien à capturer les névroses du loser universel que l’humour barbote joyeusement dans les larmes. Ça, c’est la France qu’on aime.
13.02.2025, 18:5413.02.2025, 20:28
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Bref, la deuxième saison sort vendredi. Jeudi après-midi, j’avais le premier épisode devant moi. Je l’ai regardé, il m’a regardé, je l’ai regardé et j’ai fermé sèchement mon Mac au bout de deux minutes. Pile la durée du format court qui avait bouleversé nos vies et l’industrie de la vidéo en France. Je refusais d’être déçu et j’avais peur. C’était il y a quatorze ans. Une éternité. On avait la trentaine. Kyan Khojandi, le mec génial qui porte le succès de la série sur son crâne dégarni, aussi.

Depuis, on a tous bien grandi. Vous, nous, lui et les épisodes de Bref, qui durent désormais trente minutes.

La bande a aussi changé de crémerie. Comme on change de boîte pour des questions de loyauté, de salaire ou de patron un peu trop con. Canal+ ayant refusé de rempiler, c’est un autre «+» qui a hérité du bijou: Disney. Tant pis pour Bolloré, sûrement trop occupé à recaser Cyril Hanouna.

Ce retour, ils le macèrent depuis dix ans. L’idée n’était pas d’attendre le bon moment, mais d’avoir quelque chose à dire. Et, trente minutes, c’est une éternité quand on a rien à dire. Surtout quand on a séduit toute une génération en alignant les vannes comme des quickies. Surtout quand il faut inventer une suite logique sans saloper le chef-d’œuvre. Surtout dans l’humour. Surtout en France.

Bref, on a quarante ans et c’est reparti pour un tour.

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On rouvre le Mac. Bien décidé à affronter l’enjeu. Il reste trente-six minutes de ce premier épisode, l’ADN n’a pas bougé d’un poil de cul, Kyan a pris un peu de gras. Sans doute pour amortir l’éventualité d’un bide. On le comprend: il faut avoir du cran pour risquer de faire moins bien que soi-même dix ans après.

C’est d’ailleurs le destin de «Je», ce narrateur qui n’a jamais eu de nom, mais compense en collectionnant les échecs. Et le bilan est désastreux. Quarante piges, une ex tempêtueuse, une coloc instable, un frigo trop grand, une famille dysfonctionnelle, du cassoulet sur le parquet, des potes qui ont réussi leur vie et un voisin qui a décidé d’arrêter de vivre la sienne, quand sa femme s'est tirée.

«Il avait besoin de s’asseoir trente secondes, il s’est assis vingt ans»
La voix off

Fans de The Office et de Friends, Kyan a longtemps fantasmé de tenir une demi-heure (vantard, va). Comme toutes ces sitcoms américaines sans déception précoce ou blagues impuissantes, avec lesquelles les francophones sont (la plupart du temps) incapables de régater.

Alors ils ont pris leur temps et sont tombés sur une formule magique: rapides et tranchantes quand c’est censé être drôle, la réalisation et l’écriture détendent les muscles quand il faut laisser passer les rugosités et les larmes.

A quarante ans, pour envisager de sortir la tête du caca, il faut relever un défi: faire des choix. Boulot, copine, «collections des éditions Atlas», menu des restaurants, «Je» réalise qu’il n’a jamais réussi à en faire, terrifié par des conséquences qu’il n’a jamais eu à affronter.

Même les bonnes conséquences, puisque c’est son frère, à l’arrogance made in LinkedIn, qui finira par gravir les échelons dans la boîte à papa, pendant que le narrateur «hésitait», entre des cuites à la bière et le décolleté des filles qu’il n’aimait pas vraiment.

Bref, ce n’est pas drôle, c’est brillant. Une réussite qui tient à l’œil affûté de ses auteurs, bien décidé à débusquer la moindre névrose sincère chez le loser universel, celui que l’on incarne tous au moins une fois dans sa vie. Sans jamais trébucher dans la facilité ou les recettes d’antan, cette deuxième saison ne fait pas marrer parce qu’elle aligne les blagues, mais parce qu’elle dit la vérité.

Ajoutez à cela une réalisation aussi maline qu’ambitieuse et un casting XXL du meilleur cru (ils y sont tous, inutile de les citer) qui savent non seulement jouer la comédie, mais se tenir à carreau. Oui, il faut le noter: les égos sont restés au vestiaire, conscients sans doute d’être au service d’un fragile chef-d’œuvre qu’il s’agissait de manipuler avec le plus grand soin.

Mission accomplie.

> Bref saison 2 (6 épisodes) dès le 14 février sur Disney+.

-Bref 2, la bande-annonce
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