Franchement, on l’aime bien, Schwarzie. Un acteur comme on n’en fait plus, qui a nourri son compte en banque et l’histoire d’Hollywood en jouant les gros bras dans des films d’action comme on n’en fait plus. A 77 ans (un de moins que Donald Trump), l’ancien Conan le barbare et ancien gouverneur des Etats-Unis continue de trainer ses basques dans les studios de tournage, mais la fibre artistique (et musculaire) ne suit pas.
De retour sur Netflix ce jeudi avec la 2e saison Fubar, Arnold Schwarzenegger veut nous faire croire (une nouvelle fois) qu’il reste crédible dans la veste en daim de Luke Brunner, un agent de la CIA qui sauve (physiquement) le monde. Notre héros des nineties enchaîne péniblement, et durant huit très longs épisodes, les fausses cascades, les punchlines dosées à la truelle, les faciès théâtraux et quelques traits d’humour négligemment oubliés sur la cuisinière.
Bien sûr, comme nous sommes à Hollywood, l’intrigue est intrigante et le méchant est méchant. On peut même trouver de l’intérêt dans cette relation père-fille au sein de la CIA, grâce notamment au magnétisme vivifiant de Monica Barbaro. Schwarzie, lui, est simplement touchant. Enfin, surtout pour ceux qui l’ont connu avant sa carrière politique.
Mais, au final, rien ne décolle dans cette deuxième salve de Fubar, à part nos fesses du canapé, au moment d’aller pécher un yaourt grec beaucoup plus passionnant dans le frigo. Pourquoi un tel malaise, alors que l’on devrait simplement pouvoir célébrer l’endurance d’un tout grand du cinéma, suffisamment ouvert pour découper son art en plusieurs épisodes sur Netflix?
Fubar est la première série de Schwarzie. Créée par le producteur et écrivain Nick Santora, cette saga d’action avait pourtant tout pour plaire: des cascades exagérées, des clichés, de l’humour gras, des décors un peu cheap et même un cigare pour se rappeler du bon vieux temps.
Hélas, la nostalgie, sans y croire, n’a jamais fait une bonne histoire. Surtout quand on se borne à recycler les bonnes répliques du passé, et notamment le fameux «I’ll be back», utilisé pour la première fois par l’ancien Mister Univers en 1984, dans le Terminator de James Cameron.
Le vrai problème de cette 2e saison réside dans son impossibilité à choisir son terrain de jeu. L’action est systématiquement dégonflée par une blague médiocre et l’humour potache ne l’est (vraiment) pas suffisamment pour que tout cela devienne jubilatoire. Comme à l’époque de Last Action Hero, lorsque l’autodérision était suffisante pour passer un bon moment et que le recyclage de la réplique I’ll be back prenait tout son sens.
Arnold Schwarzenegger est-il satisfait du résultat de Fubar? Mystère. S’est-il bien marré à jouer l’agent Brunner? Sans nul doute. Pour le paquet d’argent qu’il a dû recevoir pour rempiler, on peut imaginer que c’est amplement suffisant pour huiler la préretraite et dérouiller les rotules.
Un beau gâchis. Hasta la vista, baby.