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Si vous me reconfinez, je mets la ville à feu et à sang

Le feu, la hache, les sabres, je sors tout.
Le feu, la hache, les sabres, je sors tout.
Mauvaise foi

Si vous me reconfinez, je mets la ville à feu et à sang

L'Autriche a déterré le mot tabou, «confinement». Ici, si vous me faites subir ça, je sors me balader, une torche dans une main, une hache dans l'autre. Avec le marché de Noël qui a débuté, essaimant ses petites cabanes en bois à travers Lausanne, ça va cramer vite.
21.11.2021, 17:1522.11.2021, 21:39
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Deux pas en avant, quinze pas en arrière. Alors qu'on pensait en avoir fini avec ces confinements de merde, puisqu'on a upgradé nos moyens pour combattre la pandémie, l'Autriche a remis ça. D'abord seulement pour ses non-vaccinés, puis deux Länder entiers et, ce vendredi 19 novembre, BIM! Le pays annonce un retour à la maison pour ses neuf millions d'habitants. Dès lundi. Pour dix jours. RECONDUCTIBLES. Vaccinés ou pas, tous dans le même sac. Confinés, cloîtrés, sanctionnés.

Et nous, en Suisse? Si ça n'est pas à l'ordre du jour, rappelons qu'Alain Berset prend des pincettes lorsqu'il assure que des mesures supplémentaires ne sont pas nécessaires. «Cela dépendra de notre comportement à tous et de l'évolution des premières vaccinations», réagissait-il jeudi 18 novembre. OK.

En fait non, pas OK. Parce que c'est quoi la suite, un retour aux fermetures des cinémas mais que le matin, des magasins pas alimentaires, des écoles mais seulement pour les enfants nés une année bissextile, des fitness qui n'ont que quatre fenêtres pour huit mètres carrés, des restos mais qu'à partir de 18 heures parce qu'on a été sages, des piscines les jours impairs ou en fonction du calendrier lunaire? Ou même, comme chez le voisin autrichien, un retour a casa pour tout le monde?

Confinement = punition 💀

On a joué le jeu. On a fait tout bien. Tout comme Alain il a dit. On s'est enfermé au printemps 2020. On a dit aux petits commerces qu'il fallait fermer, que la grande distribution se chargeait de nourrir le peuple, et genre juste le bide, pas l'esprit: fermez cette librairie non essentielle que je ne saurais lire. Parce qu'il n'aurait surtout pas fallu qu'on trouve de quoi s'occuper, une fois le catalogue Netflix épuisé, comme des larves sur un canapé et dans un training sale. Un ennui infernal, déprimant. Dépressif, même, pour beaucoup.

Je suis navrée pour l'Autriche. Je pensais sérieusement qu'on en avait fini avec ce concept qui m'avait donné envie de tout jeter par la fenêtre (sauf mon chat). Qui m'a filé de l'eczéma, trois kilos, des envies de meurtre. Surtout envers ceux qui faisaient des banana breads sur Instagram. Et qui vidaient le rayon «farine». Ce semi-confinement qui m'a fait réaliser au bout de deux heures de boulot que le home office, c'est la matérialisation de l'enfer sur Terre. Qui m'a forcée à me saouler en visio avec mes potes sur le même ordi que la dernière visio pro avec mes collègues et juste avant qu'il m'achève devant Netflix. Tout ça le temps d'un printemps qui a duré 107 ans.

Sortir les torches 🔥

Je ne suis pas épidémiologiste, à l'inverse de 50% de la population sur Facebook, mais j'avais vaguement cru qu'on allait aplanir la vague avec l'arrivée des vaccins. C'est d'ailleurs ce que les pays ont cru aussi, en répétant en boucle depuis fin 2020 que c'était LA solution. Tellement la solution qu'ils se sont battus pour empiler les doses, laissant d'autres pays moins riches dans la dèche. On a commencé à piquer les vieux, puis les moins vieux, puis tout le monde. Dans le canton de Vaud, quand ma génération a pu s'inscrire, on a même fait péter les serveurs, façon ouverture de la billetterie de Paléo. Avec, à la clé, le précieux sésame: piqouze(s) menant au QR code qui nous permettait de franchir les frontières et de s'affranchir de pas mal d'emmerdes.

On a clamé que c'était un effort collectif, que les effets secondaires étaient tolérables, que les cas de thromboses étaient rares (en tout cas plus rares que les thromboses provoquées par la pilule que les gynécos nous font bouffer, à nous les filles, depuis des décennies). On s'est fait piquer «pour sauver nos grands-parents» (même si, pour beaucoup, dont moi, cet argument est arrivé ex-æquo avec celui de retourner picoler ailleurs que dans une cuisine avec un chat et des potes dans un écran).

Navrée, les Autrichiens. J'espère vraiment qu'on ne vous suivra pas sur ce coup. Si on me reconfine, je sors les torches et je hurle plus fort que les sonneurs de cloches. Et plus fort que les non-vaccinés en story Instagram qui s'apitoient sur leur sort. «Jour 2. On a le Covid, mais le moral est OK. Mais c'est dur, on souffre, si quelqu'un peut nous amener à manger...» Souffre en silence. Aucune contre-indication médicale à te faire vacciner, alors t'avais qu'à le faire si tu voulais pas le choper, ou en choper une version light. Pense à ceux qui ne peuvent simplement pas. Maintenant ta gueule.

Personne n'aime la piqûre 💉

Attention, loin de moi l'intention de hurler que le vaccin, c'est hyper cool. Moi non plus, ça ne me faisait pas particulièrement plaisir de me faire vacciner. Qui aime s'injecter des trucs? (Non, on ne lance pas un débat sur les gens de la Riponne, merci.) Personne. Qui aime la pandémie et le fait qu'elle s'éternise encore plus qu'un repas de Noël étalé sur cinq jours? PERSONNE.

Le mieux, c'est quand tu veux faire un anniversaire au restaurant avec douze personnes, et qu'il y en a une qui n'est pas vaccinée et qui réclame qu'on fête ça chez elle. Non, on n'a plus envie de festoyer a casa, en commandant des pizzas comme au printemps 2020. Tu assumes. Nous, on va au resto, s'enivrer, chanter faux, s'enivrer encore et faire péter l'addition. T'auras qu'à mater nos stories Instagram.

L'Autriche t'enferme et te vaccine (de force) 😢

On n'y est pas encore, mais le voisin autrichien y songe très sérieusement. Le pays envisage d'adopter une loi qui rendrait la vaccination obligatoire dès février 2022. Il serait le premier de l'Union européenne (UE). D'autres territoires, comme le Turkménistan ou le Vatican, l'ont fait, alors que la Nouvelle-Calédonie prévoit une vaccination obligatoire d'ici la fin du mois de décembre. C'est très chiant d'en arriver là. D'un point de vue éthique, c'est assez nul.

Mais si, en Suisse, la cinquième vague nous submerge tel un tsunami au point de revenir à des mesures comme des fermetures ou des (semi-)confinements, je sors les torches. Alexander Schallenberg, le chancelier autrichien, a dit être conscient d'en demander beaucoup aux vaccinés «parce que trop de gens n'ont pas fait preuve de solidarité». Est-il éthique de la part des non-vaccinés d'accepter que les vaccinés soient reconfinés aussi?

Basta, la pandémie. Basta les fermetures et basta les confinements. Et surtout, basta, le chacun pour sa gueule. Vaccinons-nous avant qu'on nous y oblige. Jouons-la collectif, maintenant, hop! Une piqûre, un bisou, et retournons faire des anniversaires au resto tous ensemble.

Je me suis entraînée à lancer des haches, si jamais.

Vidéo: watson

Et maintenant, des cuculs de hamsters!

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Et maintenant, des cuculs de hamsters!
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