Face à l'écroulement de Credit Suisse, UBS, Mirabaud, la banque cantonale de Zürich et bien d'autres se sont exprimés jeudi. Certains doutent du sauvetage de leur concurrent. D'autres estiment que les craintes à son égard sont «exagérées». Verbatim.
16.03.2023, 10:4422.03.2023, 18:36
Les analystes financiers ont largement commenté jeudi 16 mars le soutien accordé par la Banque nationale suisse (BNS) et le régulateur Finma à la banque en difficulté Credit Suisse.
Vous avez raté cet épisode?
Voici un récapitulatif de leurs déclarations:
Mirabaud Banque
«Credit Suisse reste une institution financière internationale, ce qui suscite des craintes de risque systémique et a conduit le coût de l'assurance des obligations (CDS) de la banque contre un défaut de paiement à court terme à des niveaux alarmants. (...) Cette chute vertigineuse et cette hausse du stress se sont matérialisées malgré un message (qui était censé être) rassurant d'Axel Lehmann, président de Credit Suisse. Ce dernier a déclaré que la banque n'envisageait pas d'aide gouvernementale et qu'il serait inexact d'établir un parallèle entre ses difficultés actuelles et l'effondrement de SVB.»
John Plassard, directeur chez Mirabaud Banque.awp/ats
CMC Markets
De nombreux investisseurs «craignent que les nouvelles autour de la grande banque Credit Suisse ne soient pas les dernières». «Le spectre d'une nouvelle faillite comme celle (de la banque d'affaires américaine) Lehman plane» sur les marchés. «Les doutes à ce sujet contaminent une banque après l'autre: d'abord Silvergate et Silicon Valley Bank (SVB), ensuite First Republik Bank. Et maintenant, Credit Suisse pourrait être la prochaine victime».
Jochen Stanzl, chef analyste de marché chez CMC Markets. awp/ats
Banque cantonale de Zurich
«Les réactions du marché la veille illustrent (...) essentiellement les craintes quant à la confiance de la clientèle (de Credit Suisse) ainsi que le risque de nouveaux reflux qui pourraient affecter négativement le ratio de liquidité (LCR). (...) Les décisions de la Finma et de la BNS devraient réduire les craintes quant à des répercussions négatives sur le système bancaire. Les liquidités mises à disposition de Credit Suisse devraient augmenter le niveau du LCR. Reste à voir quels effets auront les déclarations de la BNS sur l'évolution des reflux d'argent nouveau».
Christian Schmidiger, analyste à la banque cantonle de Zurich (ZKB).awp/ats
Pour mieux comprendre la chute de Credit Suisse:
DZ Bank
«Nous recommandons le titre à la vente depuis l'été 2021 et restons sceptiques quant à la réussite à long terme de la restructuration de la banque. En temps normal, la restructuration est déjà un travail titanesque, alors que survient maintenant, comme vent contraire, le scepticisme généralisé du marché envers les banques. (...) Le soutien apporté par la BNS et la Finma devrait néanmoins être accueilli de manière positive».
DZ Bank.awp/ats
UBS
«Les craintes sur la solvabilité des banques nous semblent exagérées et la plupart des banques restent solides en termes de liquidité. Mais les conditions de financement, si elles restent strictes, seront un problème pour quelques banques individuelles et, plus généralement, pour la rentabilité du secteur.»
Mark Haefele, directeur des investissements chez UBS.awp/ats
Oddo BHF
«Le Crédit Default Swap (CDS), qui reflète le risque de défaut, a doublé en une semaine à 820 points de base contre 370 points de base. Le marché estime donc une probabilité de défaut de plus de 50% à cinq ans. Les marchés s'inquiètent de la santé de la banque, et les résultats présentés mardi 14 mars n'ont pas rassuré sur la transformation annoncée l'an dernier.»
Arthur Jurus, chef du bureau d'investissement chez Oddo BHF.awp/ats
(sda/awp/ats)