Il s'agit de la perte enregistrée par le numéro deux bancaire helvétique 2022. C'est le plus lourd débours depuis la crise financière de 2008, après avoir déjà inscrit un résultat net négatif de 1,65 milliard en 2021, a annoncé l'établissement zurichois jeudi.
Au seul quatrième trimestre, la banque a cependant réduit sa perte nette à 1,39 milliard. Un an plus tôt, elle avait perdu 2,1 milliards. Néanmoins, ce résultat est la cinquième perte trimestrielle d'affilée.
Ce résultat n'est pas une surprise, puisque la société avait averti en novembre dernier s'attendre à une perte avant impôts d'environ 1,5 milliard au dernier partiel, au terme d'une année décrite comme «effroyable» par son président, Axel Lehmann.
Les actionnaires devront se contenter d'un dividende de 5 centimes, après 10 centimes un an plus tôt.
Après avoir assuré, un premier temps, que l'exode des clients s'était stabilisé, les sorties d'argent s'avèrent pourtant bien plus élevées que le chiffre avancé. Credit Suisse avait fait état, sur les premières semaines d'octobre, de retraits avoisinant les 84 milliards - dont 64 milliards pour la seule activité de gestion de fortune.
Ces reflux atteignent en fait 123,2 milliards sur l'ensemble de l'année.
«Nous avons pris de larges mesures pour augmenter davantage notre engagement auprès de nos clients et pour regagner des dépôts ainsi que des actifs gérés», promet la banque dans son communiqué.
Face à ses nombreux déboires, Credit Suisse avait annoncé l'année dernière un vaste plan de relance comprenant une «restructuration radicale» de sa banque d'affaires et une réduction des coûts se soldant par 9000 emplois supprimés. Ses actionnaires ont par ailleurs validé une augmentation de capital de 4 milliards de francs.
En guise de perspective pour 2023, Credit Suisse a averti s'attendre à une perte avant impôts «substantielle», sans détailler de chiffre. La banque table sur des charges de restructuration de 1,6 milliard cette année et de 1,0 milliard la suivante.(mbr/ats)