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Nouvelliste, Arcinfo: l'éditeur va biffer 40 postes maximum

L'éditeur du Nouvelliste, d'Arcinfo et de la Côte va biffer jusqu'à 40 postes

ESH Médias annonce une restructuration, des dizaines d'emplois pourraient être perdus. Le but est d'économiser quatre millions. Les collaborateurs sont «sous le choc».
30.01.2024, 16:1130.01.2024, 17:37
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Le groupe ESH Médias, qui édite notamment ArcInfo, Le Nouvelliste et La Côte, annonce à son tour une restructuration dans un secteur de la presse en difficulté. Il va supprimer jusqu'à 40 postes, avec pour objectif de réduire ses frais fixes annuels de quatre millions.

Dans un communiqué publié mardi, ESH Médias indique que cette suppression de 40 postes constitue «un maximum». L'ensemble des activités et des sites du groupe sont concernés. Les différentes rédactions vont perdre une dizaine de postes.

La réduction des effectifs se fera «dans la mesure du possible» par le biais de fluctuations naturelles, mais des licenciements ne pourront pas être évités. Une période de consultation a démarré et prendra fin le 16 février.

Nouvelle organisation

La direction générale d'ESH dit «déplorer» ces mesures, mais affirme qu'elles sont «indispensables pour assurer la pérennité du groupe et lui permettre d'investir à long terme dans son développement». Les collaborateurs ont été informés mardi. Le nouveau modèle d'organisation se déploiera dès mars. Il doit permettre au groupe de

«Simplifier son fonctionnement, développer ses pôles d'expertises, sécuriser ses grands équilibres financiers et le mettre en capacité de continuer à porter les missions et valeurs des médias locaux romands.»

Comme les autres acteurs médiatiques, ESH souffre d'un marché publicitaire en décroissance pour la presse papier. Il relève que les audiences globales des médias locaux progressent, mais que les revenus des abonnements numériques ne parviennent pas à compenser les baisses issues des abonnements papier.

«Malgré de nombreux efforts de numérisation de son portefeuille abonnés et de diversification de ses revenus, notamment à travers l'affichage et le content marketing, le groupe ESH Médias fait face à un marché toujours plus exigeant et doit revoir son modèle d'affaires en profondeur», poursuit le communiqué.

Pour l'heure, la direction d'ESH ne souhaite pas faire de commentaires supplémentaires sur «son plan de rationalisation», afin de respecter le processus de consultation.

Plus de 180 000 lecteurs

ESH Médias a été créé au début des années 2000 par la patron de presse français Philippe Hersant. Celui-ci assure toujours la présidence du groupe, tandis que son fils Sébastien est devenu directeur général en début d'année.

Nyon, mercredi 20 mars 2019, Shooting ESHMEDIAS, direction, portrait de Philippe Hersant, Président-Directeur général, photos Cédric Sandoz
Philippe Hersant.Image: ESH MEDIA

Outre ArcInfo, La Côte et Le Nouvelliste, ESH Médias édite le Journal de Cossonay, le Journal de Sierre et la Gazette de Martigny. Le groupe est également actif dans d'autres domaines, notamment l'impression de journaux avec son centre de Monthey (VS).

Sur son site internet, ESH Médias dit compter plus de 180 000 lecteurs «papier» pour ses quotidiens, auxquels s'ajoutent les 90 000 tous-ménages distribués via ses hebdomadaires. Sur internet, ses différents titres attirent environ 85 000 visiteurs par jour.

Plusieurs médias licencient à travers les Suisse romande

Avant ESH, de nombreux autres médias suisses ont annoncé des suppressions de postes ces derniers mois, tant chez les grands groupes du pays (TX Group, CH Media, Ringier) qu'au sein de petites rédactions.

En réaction mardi à cette nouvelle restructuration, l'association professionnelle des journalistes impressum a dit se «désoler d'apprendre que la débâcle continue dans les rédactions de la presse romande».

Cité dans un communiqué, son secrétaire central pour la Suisse romande, Etienne Coquoz, affirme que:

«Les collaboratrices et les collaborateurs des rédactions touchées ont été surpris par la nouvelle»

Il ajoute que le personnel s'organise déjà pour entamer la période de consultation «le mieux armé possible».

Au sein des rédactions également, c'est la stupeur. «Nous sommes sous le choc. Nous ne sommes que de petites rédactions. Comment envisager le licenciement de 40 personnes d'un seul coup?», se demande Thierry Brandt, journaliste à Arcinfo et s'exprimant au nom de sa rédaction:

«Le flou des mesures annoncées nous sidère également. Il y a eu beaucoup d'émotion dans notre rédaction. Les journalistes en début de carrière, notamment, sont accablés par cette nouvelle.»

(jah avec ats)

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