Le parquet russe a requis mercredi huit ans de prison contre l'artiste Alexandra Skotchilenko, arrêtée en Russie, en avril 2022, pour avoir remplacé les étiquettes de prix dans un supermarché par des messages dénonçant l'attaque en Ukraine.
Selon les médias indépendants Novaïa Gazeta Europe et Mediazona, présents à l'audience dans un tribunal de Saint-Pétersbourg, le procureur a demandé cette peine en estimant que Skotchilenko était coupable de:
L'artiste et musicienne de 33 ans, originaire de Saint-Petersbourg, est maintenue en détention malgré une santé qui se détériore, selon ses soutiens. Son procès s'était ouvert en décembre 2022.
A dit récemment sa mère, Nadejda Skotchilenko, utilisant le diminutif du nom de sa fille, dans un entretien donné à l'AFP depuis Paris. Selon elle, l'artiste souffre d'une maladie intestinale chronique et d'un problème cardiaque congénital.
La Russie réprime depuis des années les voix critiques, mais la campagne de répression a pris une ampleur considérable avec l'assaut contre l'Ukraine en février 2022.
La quasi-totalité des opposants d'envergure ont été emprisonnés ou poussés à l'exil et des milliers de Russes ordinaires ont été poursuivis et condamnés à des amendes ou des peines de prison pour avoir manifesté leur désaccord avec le Kremlin.
En dépit des risques, Alexandra Skotchilenko avait remplacé des étiquettes dans un supermarché par de courtes phrases dénonçant le conflit, en particulier le siège par l'armée russe de Marioupol, qui a fait au moins 20 000 morts selon Kiev. «Poutine nous ment depuis 20 ans», lisait-on sur un de ces messages ou encore:
(lal/ats)