L'inflation a rogné le pouvoir d'achat des salariés l'année dernière. Si les salaires nominaux ont légèrement augmenté, ils ont nettement reculé sur une base réelle, indique lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS). En clair: le salaire effectif est celui perçu à la fin de chaque mois. Le salaire réel reflète la quantité de services et de biens qui peuvent être achetés avec un certain salaire effectif.
Compte tenu d'un taux d'inflation annuel moyen de 2,8% en 2022, contre 0,6% l'année précédente, les salaires réels ont baissé de 1,9% sur un an, selon les calculs des statisticiens fédéraux. Par conséquent, avec la même somme d'argent, on peut acheter moins de choses.
Pourtant, en termes nominaux, les salaires ont enregistré une hausse de 0,9%, mais cela ne compense pas le renchérissement, autrement dit: le coût de la vie. En 2022, il a été principalement lié à la hausse des prix du gaz, des produits pétroliers, des voitures et des loyers du logement.
Seule la branche «Cokéfaction et raffinage; Industries chimique et pharmaceutique» a bénéficié d'une évolution positive des salaires réels, alors que le pouvoir d'achat a reculé dans toutes les autres, précise l'OFS. Reflet de la diversité des dynamiques qui caractérise les différents secteurs économiques, l'évolution des salaires réels, en 2022, s'est située dans une fourchette allant de -5,0% à +1,2%.
Les salaires nominaux des hommes ont augmenté en moyenne de 1,1%, tandis que ceux des femmes ont connu une hausse plus modérée (+0.8%).
D'importantes disparités sectorielles sont visibles dans les statistiques, notamment dans l'industrie, où la hausse nominale a atteint 0,7% en moyenne.
En effet, les rémunérations ont évolué dans une fourchette allant de -2,2% à +4,0%. La performance la plus négative est attribuée au secteur des industries du caoutchouc, du plastique et des produits minéraux non métalliques, tandis qu'une baisse de 0,6% a été essuyée dans la fabrication de produits informatiques et d'équipements électroniques, ainsi que l'horlogerie.
A l'opposé, le plus fort rebond est à mettre sur le compte des industries chimique et pharmaceutique ainsi que de cokéfaction et du raffinage (+4,0%) tandis qu'une hausse de 2,0% a été enregistrée dans la fabrication de machines et matériels de transport.
Dans le secteur tertiaire, les salaires nominaux ont enflé de 1%. La branche des assurances (+2,7%), les activités informatiques et services d'information (+2,4%) ont bénéficié des augmentations salariales les plus élevées, contrairement aux activités de poste (-0,3%) et à la branche des arts et spectacles (-1,4%).
Pour les principales conventions collectives de travail (CCT) recouvrant près d'un demi-million de personnes salariées, la croissance des salaires nominaux est ressortie à 0,3%, précise le communiqué. (jah/ats)