L'entreprise californienne avait pourtant vu ses revenus progresser de 5% sur un an pour la période d'octobre à décembre, à 1,36 milliard de dollars. Mais cette hausse s'avère inférieure aux attentes des investisseurs et lui a coûté très cher à Wall Street: son titre a plongé de plus de 30% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.
Lundi, Snap a annoncé qu'elle se séparait de 10% de ses employés, soit environ 500 personnes, à commencer par les échelons intermédiaires. Elle avait déjà remercié 20% de ses effectifs à l'été 2022 (soit plus de 1200 salariés).
Au printemps dernier, Evan Spiegel, qui a cofondé Snap en 2011, s'était félicité d'avoir atteint les 750 millions d'utilisateurs mensuels, «dont la vaste majorité des 13-34 ans dans plus de 20 pays». Mais contrairement à Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp), Snap n'a jamais réussi à gagner suffisamment de recettes publicitaires pour dégager un profit annuel. En 2022, ses pertes nettes ont triplé à 1,43 milliard de dollars. En 2023, le groupe les a légèrement réduites, à 1,32 milliard.
Snapchat, dont le principe de photos et vidéos éphémères, ainsi que les filtres de réalité augmentée, lui a valu son succès, a été copié par ses rivaux. Mais l'entreprise n'a pas réussi sa diversification dans les équipements électroniques, comme les lunettes connectées. Sa formule sur abonnement payant, Snapchat+, continue cependant de gagner des clients. L'offre dopée à l'intelligence artificielle générative, coqueluche de la tech, a dépassé les 7 millions d'abonnés.
De nombreuses autres sociétés du secteur des technologies ont aussi mis en place récemment de nouveaux plans sociaux, plus limités que ceux d'il y a un an. Mais Google, Meta et Amazon, les trois principaux acteurs de la publicité numérique mondiale, ont largement rebondi après une sortie de pandémie difficile, marquée par l'inflation. Meta a réalisé 40 milliards de dollars de chiffre d'affaires au quatrième trimestre, dont elle a dégagé 14 milliards de bénéfice net. (mbr/ats)