Le géant japonais de l'automobile Honda a indiqué mercredi explorer la possibilité d'une fusion avec son compatriote en difficulté Nissan, après des informations de presse en ce sens.
Déjà associés dans un «partenariat stratégique», les deux constructeurs nippons vont entamer des pourparlers en vue d'exercer leurs activités sous la houlette d'une société holding unique et signeront bientôt un protocole d'accord pour la nouvelle entité, a rapporté le quotidien économique Nikkei.
«Comme nous l'avions annoncé en mars et août, nous discutons de possibilités de coopération avec Nissan dans de nombreux domaines» et une éventuelle fusion «figure parmi les possibilités», a réagi un porte-parole de Honda à l'AFP.
Mais il insiste:
Honda et Nissan sont respectivement les deuxième et troisième constructeurs automobiles japonais derrière Toyota. Ils envisagent d'inclure Mitsubishi Motors, dont Nissan est le principal actionnaire, au sein de la holding, pour donner naissance à l'un des plus gros groupes automobiles au monde, précise le Nikkei.
Le «principal objet» des pourparlers est entre Nissan et Honda, l'implication de Mitsubishi se situant «à un niveau différent», a tempéré le porte-parole de Honda.
Le titre de Nissan a été momentanément suspendu mercredi à la bourse de Tokyo avant de s'envoler de 24%. Il cotait 413 yens (+22,36%) vers 02h07 (en Suisse), dans un marché en recul de 0,6%. A la même heure, Honda reculait de 1,67%, et Mitsubishi grimpait de 14,31%.
Ce rapprochement, s'il se confirme, intervient alors que Nissan connaît de profondes difficultés: le groupe a annoncé au début novembre qu'il allait supprimer 9000 postes dans ses effectifs mondiaux et tailler dans ses capacités de production pour s'adapter à une nette dégradation de ses ventes.
Le groupe peine à enrayer son fort repli sur ses marchés-phares, aux Etats-Unis et surtout en Chine, où ses ventes se sont effondrées de 13% sur le trimestre juillet-septembre, face à la concurrence acérée des constructeurs chinois, leaders sur l'électrique. (ats/svp)