Voilà plus de trois ans que Johnny Hallyday est parti, mais tout ce que la planète compte d'esprits chagrins n'a pas fini d'en vouloir au rockeur d'être l'un des héros des gens ordinaires. Après le retrait par YouTube du clip de Rock 'n roll attitude, parce qu'on y voit des tétons (si vous voulez le visionner, écrivez-moi, j'ai le DVD), place au rejet d'un projet de statue devant la salle de Paris-Bercy pour des motifs... écologistes.
La maquette de ce monument, faisant se superposer une Harley-Davidson au long manche d'une guitare Gibson, avait été validée par tout le monde, y compris par la veuve de feu Monsieur Allumer le feu. Ne manquait que le feu vert du Conseil de Paris avant que la Ville de Paris ne se charge du boulot. Mais la maire verte du 17e arrondissement, lieu où aurait dû être érigée l'œuvre, en a décidé autrement. Alors que le dossier devait être traité le 23 juin dernier, l'élue l'a retiré de l’ordre du jour, a indiqué Le Monde. La dame en question s'appelle:
Mais ça, c'est pas grave. Tout ce qui suit l'est davantage. Déjà, cette statue hallydayenne, elle est comment? Comme ça:
Voilà voilà. Voyons maintenant les raisons pour lesquelles l'écologiste a pris sa décision:
Bref, des valeurs irrecevables, parce que contraires au modèle de société auquel tient la maire. Celle-ci explique au Monde:
Au placard, les grosses cylindrées et la musique rock. Même si elles n'ont rien à voir avec l'impact de cette statue, qui vise à célébrer la mémoire d'un artiste, elles ne sont plus les bienvenues. L'écologie, désormais, est là pour punir. Pas pour porter un message d'espoir.
Minute... Revenons aux fondamentaux de cette histoire. Une statue, comme toute production artistique, a certes une portée symbolique, mais elle est avant tout un objet, que les gens appréhendent dans sa forme: belle, gracieuse... moche. Ayons l'humilité de reconnaître qu'aujourd'hui, nous sommes plutôt indifférents aux statues, à part à leur gueule. Dans le cas qui nous intéresse, qu'est-ce qu'elle a sa gueule? «Je m'en fous qu'elle soit belle poubelle», semble penser la maire.
Et c'est là que réside l'absurde: si au moins la maire avait balayé ce projet au motif de sa laideur, on aurait compris. Avec tout le respect du monde pour l'artiste plasticien Bertrand Lavier qui a conçu cette installation, il n'y aurait sans doute pas eu de polémique politique devant un refus de la maire basé sur le kitsch de la proposition. Mais non. L'argument esthétique est absent. Il aurait pourtant été facile d'en trouver un, même formulé de façon diplomatique.
Projet d'hommage à #Johnny Hallyday avec une statue devant Bercy
— Bobo Vegan (@bobo_clement) July 1, 2021
- Avant, on s'y serait opposé par faute de goût
- Aux XXIème, les écolos s'y opposent parce que la statue représente une moto...#censureverte pic.twitter.com/ZAwrG7mEEf
Si ce fait paraît anecdotique, il en dit long sur une certaine réalité politique: les écologistes d'extrême gauche se fichent de la beauté du monde. Prenez les éoliennes, grand objet de débat en France, notamment suite à une tribune de Stéphane Bern pour sauver les paysages français: les Verts veulent en implanter partout! Et l'ironie de l'histoire: ces machines, elles, font vraiment du bruit.