La ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Faeser s'est exprimée dans le Bild am Sonntag: «Les autorités chargées d'enquêter éclairciront tous les aspects de l'affaire» ce qui inclura «un examen minutieux des indices existants dans le passé et de la manière dont ils ont été suivis».
Signe de la pression sur le gouvernement du chancelier Olaf Scholz, à deux mois d'élections anticipées fin février: la minstre sera auditionnée dès le 30 décembre sur les dysfonctionnements ayant pu conduire à l'attaque.
Elles sera interrogée, ainsi que plusieurs hauts fonctionnaires, par la commission parlementaire de contrôle et la commission des affaires intérieures du Bundestag (chambre basse du Parlement).
L'Office fédéral de la police criminelle (BKA) soutient les enquêtes des autorités de Saxe-Anhalt, la région de l'est de l'Allemagne dont Magdebourg est la capitale, a précisé la ministre de l'Intérieur.
«L'impéritie de l'administration, qui a permis l'horreur de Magdebourg, laisse sans voix», a critiqué Alice Weidel, la cheffe de file de l'extrême droite allemande donnée en forte progression aux législatives du 23 février.
Même discours chez l'autre parti anti-système, de gauche radicale cette fois, BSW, dont la responsable, Sahra Wagenknecht, exige des explications après qu'un «si grand nombre de mises en garde ont été ignorées».
Tout au long du week-end, les responsables politiques allemands ont défilé sur les lieux du drame à Magdebourg, où quatre femmes, âgées de 45 à 75 ans, et un garçon de 9 ans ont été tués dans l'attaque de vendredi.
L'auteur présumé, monté à bord d'un puissant véhicule BMW, a fauché la foule en traversant à toute allure le marché de Noël. Le bilan pourrait encore s'alourdir car une quarantaine de personnes sont grièvement blessées.
Le ministre français délégué en charge de l'Europe, Benjamin Haddad, se rend dimanche après-midi à Magdebourg «pour exprimer le soutien de la France au peuple allemand».
Le chancelier Olaf Scholz a appelé ses concitoyens à «se serrer les coudes», mais l'attaque de Magdebourg alimente les critiques en pleine campagne électorale. (ats/vz)