Ueli Maurer persiste et signe. L'ex-conseiller fédéral UDC zurichois de 74 ans semble se rapprocher de plus en plus du parti nationaliste allemand Alternative für Deutschland (Alternative pour l'Allemagne). Un message de soutien a été diffusé samedi à l'occasion d'un meeting du parti, dans la commune de Neu-Isenburg, à quelques kilomètres de Francfort.
Il y a une dizaine de jours, il a été aperçu en compagnie de la présidente du parti, Alice Weidel, en Suisse. Ils étaient présents au premier rang d'un évènement privé organisé en faveur du sulfureux président argentin Javier Milei, chantre d'un libéralisme débridé.
Depuis, Maurer et Weidel — qui réside d'ailleurs dans le canton de Schwyz avec sa compagne — semblent avoir sympathisé. Celui qui est présenté comme l'ancien «président de la Confédération» commence par un bref et familier:
«Salut Alice et bonjour à tous» donc, pour ceux qui ne maîtrisent pas la langue d'Emil et Beat Jans. Son introduction en Suisse allemand et son accent à coup de «r» bien roulés font d'ailleurs mouche, le public rigolant quelque peu.
Il rappelle que la Suisse regarde ce qui se passe chez son voisin du nord et dénonce l'adjectif d'extrémisme habituellement accolé à AFD. «Je crois que c'est dangereux», dit-il. Il souhaite ensuite «tout le meilleur» à Alice Weidel pour les élections fédérales allemandes.
Prévues le 23 février, elles ont lieu après l'échec d'un vote de confiance du chancelier social-démocrate Olaf Scholz. L'AFD y est, pour l'heure, crédité, selon les sondages, de 22% des intentions de vote, soit la deuxième place après les conservateurs de la CDU / CSU, dirigés par Friedrich Merz. Ce dernier a toutes les chances de devenir le prochain chancelier allemand, à moins d'une surprise.
Dans la suite de son message, Ueli Maurer se lance dans une courte tirade sur la liberté, la citant comme sa valeur politique cardinale. Il y parle de «liberté d'expression et de la presse» et estime que l'AFD est la seule formation capable de la rétablir en Allemagne. Il évoque également cette citation classique sortie des tréfonds d'Athènes:
Et Ueli de conclure son intervention par un «Tchô bonne à tous», ou plutôt, dans la langue de Bruno Ganz et Albert Rösti:
L'intervention de Ueli Maurer a une valeur personnelle, l'UDC n'ayant prévu en aucun cas de collaborer avec l'AFD. Il n'empêche, la maxime «servir et disparaître» ne semble pas s'appliquer à tous les anciens conseillers fédéraux de la même manière.
(acu)