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Canicule: faut-il introduire la sieste au travail en Suisse?

Canicule: faut-il introduire la sieste au travail en Suisse?
Le concept de la sieste au travail est connu en Espagne et en Italie. Et la Suisse, dans tout ça?Image: KEYSTONE / shutterstock

L'Allemagne envisage d'introduire la sieste au travail: et en Suisse?

Faire la sieste au travail pour être plus productif durant les grandes chaleurs? Le concept, connu en Espagne et en Italie, pourrait aussi séduire... l'Allemagne. Et la Suisse, dans tout ça? Le patron de l'USAM donne son avis.
20.07.2023, 11:4920.07.2023, 17:38
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Faire la sieste l'après-midi lorsqu'il fait chaud au lieu de travailler? C'est un sacré pavé dans la marre qu'a envoyé le big boss des médecins allemands, Johannes Niessen:

«Lorsqu'il fait chaud, nous devrions prendre exemple sur la façon dont les gens travaillent dans les pays du Sud: se lever tôt, travailler de manière productive le matin et faire une sieste à midi»
Johannes Niessen, Association des médecins des services de santé publique allemandsrts info

C'est la RTS qui relaie cette information surprenante pour un pays aussi productif et réputé sérieux dans son travail que l'Allemagne. Et si cette proposition avait pu rester un cri dans un désert (ardent), elle a pourtant été adoubée par le ministre de la Santé, Karl Lauterbach, qui a déclaré sur Twitter que la sieste lors de grandes chaleurs n'était «pas une mauvaise idée». Il précise: «Médicalement, elle est utile dans certaines professions. Mais c'est à l'employeur et à l'employé de négocier.»

On pouvait s'attendre à une réaction plutôt négative de la part du patronat allemand. Si celui-ci ne se montre pas activement ouvert à l'idée, la Fédération des associations patronales allemandes BDA n'exclut pas des négociations qui permettent «des pauses déjeuner plus longues» et si «si cela est possible du point de vue du fonctionnement de l'entreprise et si les employés et les employeurs sont d'accord».

Et en Suisse? L'avis du patron de l'USAM

Qu'en pense-t-on en Suisse? Fabio Regazzi, patron de l'Union suisse des arts et métiers (USAM) et conseiller national (Centre/TI) a répondu à nos questions.

Nationalrat Fabio Regazzi, CVP-TI, neugewaehlter Praesident des Gewerbeverbandes SGV, posiert am Rand der Sondersession des Nationalrats zum Portrait, am Donnerstag, 29. Oktober 2020 in der Wandelhall ...
Image: KEYSTONE

Que pensez-vous de la proposition faite par les autorités allemandes?
Fabio Regazzi: Je sais que la sieste se fait beaucoup dans les pays d'Amérique du sud, au Mexique ou en Espagne. Mais c'est la première fois que j'entends une telle proposition émise dans un pays du nord de l'Europe comme l'Allemagne.

La Suisse pourrait-elle s'inspirer de cette proposition?
Je n'ai jamais entendu de telles propositions en Suisse, en tout cas. L'USAM n'a jamais discuté de cela en son sein et nous n'avons pas été saisis par une proposition de ce genre.

«Toutefois, j'ai quelques doutes quant à cette idée»

C'est sûr que nous avons un problème de chaleur en été, mais même s'il a empiré ces dernières années, cela n'est rien de nouveau.

Qu'est-il fait pour contrer la chaleur au sein des entreprises, en Suisse?
Il faut voir les dispositions dans lesquelles on travaille. Pour la plupart des bureaux, qui disposent de l'air conditionné, ce n'est pas un problème. Sur les chantiers où les entreprises travaillent au chaud, la norme est habituellement de commencer tôt et de clore la journée de travail quand les chaleurs deviennent insupportables. Typiquement, on commence à 6h, parfois même un peu avant, et on termine entre midi et 14h, en fonction de la chaleur. De plus, en été, il fait jour également très tôt, ce qui permet de travailler ainsi.

«Comme ça, on peut travailler à un horaire raisonnable et dans de bonnes conditions, et puis les employés peuvent directement rentrer chez eux»

Cela me paraît une réponse plus raisonnable que d'introduire une sieste.

En Allemagne, on insiste sur le fait que les employés et les employeurs peuvent négocier la sieste...
C'est sûr que de ce genre de décisions doivent être réglées au niveau de l'entreprise plutôt qu'au niveau législatif. Dans une PME, cette idée est faisable si cela est réglé en bilatéral entre les collaborateurs et le patron.

Qu'en pensez-vous personnellement?
Hier, j'étais à l'usine de mon entreprise vers 14h30, qui était vide: les employés sont venus travailler tôt, le travail a été effectué et tout le monde était rentré à la maison.

«Cela fait partie des choses que l'ont fait déjà habituellement, l'été»

Mais j'ai l'impression que si on s'endort après plusieurs heures de travail, cela va être difficile de se réveiller en forme pour recommencer à travailler l'après-midi. Je pense qu'il y a d'autres stratégies plus adéquates.

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