C'est une initiative née au Royaume-Uni qui a fait des bébés en Suisse romande. Au moins deux sociétés y ont mis en place un programme promouvant des façons plus durables de se déplacer, a-t-on appris hier dans un sujet du 19h30 de la RTS.
C'est de ce constat qu'est né le mouvement Climate Perks. L'idée est simple, mais efficace: si vous décidez de prendre le train pour vous rendre par exemple en Espagne, le jour de votre trajet ne sera pas pris en compte sur vos vacances. En clair, votre entreprise vous paie un jour de travail, ou même deux, pour compenser le temps perdu. Ainsi, une véritable incitation à la mobilité douce existe pour l'employé.
Si vous prenez une semaine de vacances, vous ne voudrez pas forcément passer huit ou douze heures dans le train à l'aller comme au retour. Mais lorsque vous gagnez des jours de congé rien qu'en changeant de moyen de locomotion, vous y réfléchirez à deux fois avant de prendre ce vol Easyjet à 45 francs aller-retour, quitte à payer un peu plus cher le trajet, ce qui n'est même pas forcément le cas en réservant tôt.
Et les aficionados du train peuvent également rétorquer que le temps passé dans le trajet n'est pas du temps perdu à la différence des heures passées à faire le checking à l'aéroport, à patienter à la porte d'embarquement ou pour récupérer vos bagages:
Dans certains cas, voyager en train permet même de gagner du temps. Un Genève-Paris avec le TGV nous fera arriver en 3 heures 15 au centre-ville, alors qu'il faut plus de temps pour rallier la ville d'un aéroport excentré de la capitale française. Alors si le temps de trajet pour aller à Paris est seulement de 1 heure 10, il ne prend pas en compte les attentes au départ et à l'arrivée.
En Suisse, au moins deux entreprises proposent un tel programme à leurs employés, Loyco (une société de ressources humaines) et B Lab (une ONG qui promeut le développement durable).
Au Royaume-Uni, plus de 200 entreprises de différentes tailles et de secteurs variés ont souscrit au programme de Climate Perks, dont le but est de :
Et à l'heure où partir en avion peut se révéler compliqué au vu du nombre de vols annulés, il se peut que de plus en plus de gens décident de se tourner vers ces solutions plus durables.
Ces initiatives responsables permettent aussi aux employeurs d'offrir des conditions avantageuses pour attirer de nouveaux talents, les retenir ou se démarquer de la concurrence.
Si cette initiative peut vous sembler être une goutte d'eau dans l'océan, rappelons toutefois que trois voyages intra-europééens en avion représentent la même émission de CO2 que quatre mois d'usage quotidien d'une voiture par un Suisse, selon le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication.