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«Désastre» en Allemagne: Merz fâche sa coalition

epa12235960 German Chancellor Friedrich Merz gestures in an interview situation after the summer interview with public broadcaster ARD in Berlin, Germany, 13 July 2025. EPA/CLEMENS BILAN
Friedrich Merz a du pain sur la planche.Keystone

«Désastre», «fiasco»: Merz fâche sa fragile coalition

Le chancelier allemand tente d'atténuer les turbulences dans sa coalition. Cette dernière se déchire autour du renouvellement de trois des juges suprêmes de la Cour constitutionnelle.
14.07.2025, 06:2514.07.2025, 06:25
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Le chancelier allemand Friedrich Merz a tenté dimanche de désamorcer la crise qui fragilise sa coalition gouvernementale en conflit sur la nomination de juges constitutionnels. Il a reconnu des erreurs et promis de «faire mieux».

Le renouvellement de trois des juges suprêmes de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe est au coeur de ce différend entre le camp conservateur CDU-CSU du chancelier et son allié de gouvernement social-démocrate (SPD), au pouvoir depuis moins de trois mois.

Alors que cette élection devait être une simple formalité, le vote a dû être annulé vendredi faute de majorité suffisante au sein de la chambre basse du Parlement, le Bundestag. «Nous aurions bien sûr pu nous rendre compte plus tôt qu'il y avait un grand mécontentement», a concédé dimanche le chancelier sur la chaine de télévisions ARD.

Une majorité des deux tiers

Le chef de l'Etat Frank-Walter Steinmeier a été beaucoup plus sévère sur cette première crise ouverte au sein du gouvernement allemand: elle a «abîmé la coalition», a-t-il estimé dimanche dans une interview. Si des «décisions ne sont pas prises dans un avenir proche, (...) nous devrons nous inquiéter», a averti Steinmeier avec une inhabituelle fermeté.

L'objectif de Friedrich Merz est désormais de «discuter calmement avec le SPD» et de «faire mieux» en vue du vote, après l'été, tout en reconnaissant que «cela restera difficile» puisqu'une majorité des deux tiers des députés est requise pour désigner les juges de la plus haute juridiction du pays.

Dans la chambre basse issue des législatives de février, marquée par une forte progression de l'extrême droite et de l'extrême gauche, la coalition du pouvoir ne dispose pas de cette majorité renforcée.

Une candidate «trop à gauche»

La blocage porte sur les positions d'une des juristes candidate pour ces mandats de douze ans. La constitutionnaliste Frauke Brosius-Gersdorf, 54 ans, proposée par le SPD, est jugée trop à gauche par les conservateurs qui lui reprochent ses positions libérales sur l'avortement ou le port du voile. Vendredi, des allégations de plagiat d'une partie de sa thèse universitaire sont venues s'ajouter à ces désaccords.

La presse allemande ne mâche pas ses mots depuis vendredi face à ce bras de fer inédit, parlant de «désastre», de «fiasco», de «crise majeure». Conservateurs et sociaux-démocrates ont déjà été contraints à plusieurs compromis ces dernières semaines qui ont mécontenté une partie de leur base.

L'alliance gouvernementale n'est «pas un mariage d'amour, mais une coalition de travail», a rappelé Merz dimanche. Cette première confrontation ravive le spectre des tensions internes qui avaient paralysé la coalition précédente, dirigée par le social-démocrate Olaf Scholz, et mené à son implosion, précipitant la tenue d'élections anticipées en février. (jzs/ats)

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