La file promet d'être très longue encore samedi jusqu'à Westminster Hall à Londres, où la souveraine repose jusqu'à ses funérailles lundi. Des centaines de dirigeants du monde entier doivent y assister.
La mort d'Elizabeth II, très populaire après plus de 70 ans de règne, a suscité une immense émotion au Royaume-Uni. La file d'attente pour voir son cercueil s'étirait vendredi soir sur des kilomètres le long de la Tamise et l'attente était estimée à plus de 22 heures par le gouvernement, avant une nuit froide.
Quelque 750 000 personnes pourraient faire la queue pour voir le cercueil de la reine, selon les responsables des transports londoniens. Le public a jusqu'à lundi matin 6h30 (7h30 en Suisse) pour rendre un dernier hommage à la souveraine.
Grand moment vendredi soir, «la veillée des princes»: les quatre enfants d'Elizabeth II - Charles, Anne, Andrew et Edward - sont venus veiller le cercueil de leur mère, comme ils l'avaient déjà fait à Edimbourg. Tous les quatre en uniforme militaire, dos au cercueil, ils se sont recueillis, la tête baissée, pendant un quart d'heure, alors que le public continuait de défiler dans Westminster Hall.
Pour l'occasion, Andrew, privé de la plupart de ses titres militaires à la suite d'un scandale sexuel, a été autorisé à porter l'uniforme. Les huit petits-enfants de la reine doivent également venir se recueillir samedi soir.
Vendredi, c'est l'ex-footballeur star David Beckham qui s'était glissé dans la foule pour s'incliner, visiblement ému, devant le cercueil de la monarque, décédée le 8 septembre dans son château de Balmoral en Ecosse.
Les funérailles d'Elizabeth II seront le plus grand événement jamais encadré par la police londonienne, a indiqué cette dernière. Plus grand encore que les Jeux olympiques qui avaient eu lieu à Londres en 2012.
La première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern s'est elle aussi rendue, toute de noir vêtue, à Westminster Hall, devant le cercueil drapé de l'étendard royal et orné de la couronne impériale. Samedi, les représentants des quatorze royaumes du Commonwealth devraient aussi s'y recueillir.
Lundi matin, une procession accompagnera le cercueil jusqu'à l'Abbaye de Westminster où se tiendront les funérailles, à midi. Il s'agit des premières funérailles d'Etat depuis celles de Winston Churchill en 1965.
Quelque 2000 invités, dont plusieurs centaines de dirigeants du monde entier, de têtes couronnées, mais aussi d'anonymes décorés pour leur engagement associatif, assisteront à la cérémonie. Le président américain Joe Biden, la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen, l'empereur du Japon ou encore le président français Emmanuel Macron sont attendus.
La première ministre britannique, la conservatrice Liz Truss, au pouvoir depuis une dizaine de jours, doit rencontrer plusieurs dirigeants en amont des funérailles, parmi lesquels Joe Biden, le chef du gouvernement irlandais Micheal Martin, le premier ministre canadien Justin Trudeau. Elle s'entretiendra également avec son homologue australien Anthony Albanese et avec Jacinda Ardern.
Le vice-président chinois Wang Qishan assistera aux funérailles de la reine Elizabeth II, a annoncé samedi le ministère des Affaires étrangères. Une délégation officielle chinoise s'est vu refuser le droit de se recueillir devant le cercueil de la défunte souveraine. Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a déclaré dans un communiqué:
Dimanche après-midi, Charles III, devenu roi à 73 ans, accueillera les chefs d'Etat à Buckingham Palace. Le roi a achevé vendredi au Pays de Galles sa tournée dans les quatre nations constitutives du Royaume-Uni (Angleterre, Ecosse, Irlande du Nord et Pays de Galles).
Après une dernière procession, Elizabeth II sera inhumée dans l'intimité lundi dans la chapelle Saint-Georges au château de Windsor, à l'ouest de Londres, auprès de son père le roi George VI et de son époux le prince Philip. (sas/ats)