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Armes nucléaires: «L'abîme nous guette»

In this photo taken form video released by the Russian Defense Ministry Press Service on Wednesday, June 12, 2024, Russian soldiers load a Iskander-M short-range ballistic missile launchers at a firin ...
La plupart des têtes nucléaires appartiennent à la Russie et aux Etats-Unis.Keystone

Armes nucléaires: «L'abîme nous guette»

Le réarmement nucléaire avance, constate l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).
17.06.2024, 09:1217.06.2024, 09:12
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Avec l'augmentation des tensions géopolitiques dans le monde, les puissances nucléaires modernisent leurs arsenaux, ont affirmé lundi des chercheurs, exhortant les dirigeants mondiaux à «prendre du recul et réfléchir».

Le directeur du programme sur les armes de destruction massive à l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), Wilfred Wan, a déclaré:

«Depuis la Guerre froide, les armes nucléaires n'ont jamais joué un rôle aussi important dans les relations internationales»
Wilfred Wan

Les neuf Etats dotés de l'arme nucléaire - la Russie, les Etats-Unis, la France, l'Inde, la Chine, Israël, le Royaume-Uni, le Pakistan et la Corée du Nord - ont tous modernisé leurs arsenaux nucléaires et plusieurs d'entre eux ont déployé en 2023 de nouveaux systèmes.

Plus de 9500 ogives disponibles

En janvier, sur les quelque 12 121 ogives nucléaires existantes dans le monde, environ 9585 étaient disponibles en vue d'une utilisation potentielle. Environ 2100 d'entre elles étaient maintenues en état d'«alerte opérationnelle élevée» pour les missiles balistiques.

La quasi-totalité de ces têtes nucléaires appartiennent à la Russie et aux Etats-Unis, qui possèdent à eux seuls 90% des armes nucléaires mondiales.

Pour la première fois, le Sipri estime aussi que la Chine détient «quelques ogives en état d'alerte opérationnelle élevée», c'est-à-dire prêtes à être utilisées immédiatement.

Sources d'instabilité

«Nous vivons actuellement l'une des périodes les plus dangereuses de l'histoire de l'humanité», a mis en garde Dan Smith, directeur du Sipri.

«Les sources d'instabilité sont nombreuses: rivalités politiques, inégalités économiques, perturbations écologiques, accélération de la course aux armements. L'abîme nous guette et il est temps pour les grandes puissances de prendre du recul et de réfléchir. De préférence ensemble».
Dan Smith, directeur du Sipri

En février 2023, la Russie a annoncé suspendre sa participation au traité New START - «le dernier traité de contrôle (...) limitant les forces nucléaires stratégiques de la Russie et des Etats-Unis».

Le Sipri a également noté que Moscou avait mené en mai 2024 des exercices impliquant des armes nucléaires tactiques à la frontière ukrainienne.

Même si «le nombre total d'ogives nucléaires continue de diminuer à mesure que les armes de l'ère de la guerre froide sont progressivement démantelées», une augmentation du «nombre d'ogives nucléaires opérationnelles» est observée d'année en année de la part des puissances nucléaires, a déploré le directeur du Sipri.

Il a ajouté que cette tendance allait se poursuivre et «probablement s'accélérer» dans les années à venir. (ats)

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