«Comme prévu, nous allons rendre la vaccination obligatoire début février», a indiqué, dimanche, à Vienne en conférence de presse Karl Nehammer le nouveau chancelier de l'Autriche.
Toute la semaine, des débats houleux ont eu lieu au Parlement concernant ce projet de loi, alors qu'environ 71,5% de la population dispose à ce stade d'un schéma vaccinal complet. Samedi, 27 000 personnes manifestaient encore dans la capitale autrichienne contre cette mesure controversée, accusée de bafouer les libertés individuelles, a-t-il détaillé.
Le pass vaccinal s'impose dans un nombre croissant de pays pour certaines professions, catégories de population ou la pratique d'activités. Mais la vaccination anti-Covid obligatoire pour tous demeure une exception.
Seules les personnes âgées de plus de 18 ans seront concernées, a précisé le dirigeant en présentant le projet de loi, qui doit être adopté jeudi par le Parlement.
Des exceptions sont prévues pour les femmes enceintes, les personnes qui ne peuvent pas être vaccinées pour des raisons médicales et les personnes ayant contracté la maladie, considérées comme ayant les anticorps nécessaires durant 180 jours.
Le gouvernement autrichien justifie cette mesure par l'engorgement des hôpitaux lié au variant Omicron et sa volonté d'arriver à un taux de vaccination de 90%, permettant selon les conseils de ses experts d'atteindre une immunité collective.
Le projet de loi dispose d'une large majorité à la Chambre: outre les conservateurs et les Verts, les cheffes des partis social-démocrate et libéral soutiennent le texte. Seule l'extrême droite y est opposée, au nom de la protection des libertés individuelles.
La loi est prévue pour être appliquée dès le 1er février 2021 jusqu'au 31 janvier 2024 au plus tard.
Pour commencer, le projet de loi disposera d'un temps d'adaptation permettant de se faire vacciner jusqu'à la mi-mars.
Dès février, tous les non-vaccinés recevront une convocation en vue de l'administration d'une première injection. Ceux qui ne s'y présenteront pas recevront une amende après des relances. La loi prévoit jusqu'à quatre amendes par individu.
Selon Karl Nehammer, ne pas être vacciné constituera un «délit» passible de «sanctions» financières variant entre 600 et 3600 euros, en cas de récidive.
La police sera, par ailleurs, habilitée à effectuer des vérifications sur la voie publique.
A l'international, la vaccination obligatoire est entrée en vigueur:
En Allemagne, un projet similaire, défendu par le nouveau chancelier social-démocrate Olaf Scholz, pourrait être débattu au Bundestag à la fin janvier. (ats/mndl)