On aurait presque envie de parler de miracle lorsqu'on évoque le fait qu'aucune personne à bord du vol 516 de Japan Airlines n'ait été tuée lors du crash à l'aéroport de Tokyo, mardi. L'Airbus A350 est entré en collision avec un avion des garde-côtes japonais lors de son atterrissage. On suppose désormais que l'accident est dû à une erreur humaine.
Cinq personnes à bord de l'avion des garde-côtes ont néanmoins perdu la vie – seul le pilote a survécu, blessé. L'avion transportait de l'aide humanitaire vers la région touchée par le séisme. De leur côté, les 367 passagers et les douze membres d'équipage de l'avion de ligne ont tous survécu.
«Il est encore trop tôt pour se prononcer sur les détails de l'incident, mais il est clair que l'équipage s'est comporté de manière exemplaire», a affirmé Steven Ehrlich de l'organisation PilotsTogether à CNN.
A Japanese Airlines plane seems to have caught fire after crash landing at Haneda Airport
— Flight Emergency (@FlightEmergency) January 2, 2024
@RadaBoxCom
pic.twitter.com/36eqTilaer
Mais qualifier leur survie de miracle n'est toutefois pas tout à fait exact. Le succès de l'opération de sauvetage est le résultat d'années d'entraînement, d'évacuations d'entrainement, de normes de sécurité modernes, et de la volonté des responsables de Japan Airlines d'être prêts quand il le faut. Il repose également sur les leçons tirées d'une catastrophe qui a lieu il y a près de 40 ans.
Le 12 août 1985, un Boeing 747 a décollé de l'aéroport de Tokyo Haneda avec 509 passagers et 15 membres d'équipage à bord, dans le but d'atterrir à Osaka moins d'une heure plus tard. Peu après le décollage, une dérive s'est détachée. La cause: une erreur des techniciens de l'avionneur Boeing.
Cela a entraîné une dépressurisation massive de la cabine. Les pilotes ont perdu le contrôle de l'avion, l'aile droite a frôlé la crête d'une montagne, l'appareil s'est écrasé et s'est désintégré. 520 personnes sont mortes – seules quatre ont survécu.
Il s'agit à ce jour de l'accident le plus meurtrier impliquant un seul avion dans l'histoire de l'aviation. Et le dernier incident de Japan Airlines ayant entraîné la mort de personnes.
«Cet accident a profondément impacté la compagnie aérienne Japan Airlines», déclare Graham Braithwaite à CNN. Le professeur de sécurité et d'enquêtes sur les accidents à l'université de Cranfield au Royaume-Uni n'est pas étonné de voir à quel point l'équipage de Japan Airlines a bien réagi lors de l'incident actuel.
Le fait que l'équipage ait fait un si bon travail n'est donc pas une grande surprise.
«La compagnie aérienne a pris ses responsabilités et a voulu s'assurer que cela ne se reproduirait plus jamais», explique Graham Braithwaite en faisant référence à la catastrophe de 1985.
Il y a environ 20 ans, Japan Airlines s'est rendu compte que de nombreux employés ne se souvenaient plus de l'accident de 1985. Face à ce constat, la compagnie aérienne a aménagé une sorte de musée dans son siège, installant des parties de l'épave de l'avion qui s'est écrasé dans une salle de 700 mètres carrés. Des messages d'adieu des passagers y sont également exposés.
1985 a également connu un autre accident qui a marqué le développement de la sécurité de l'aviation de ligne. A l'aéroport de Manchester, un avion de British Airtours a mal décollé et a pris feu. Malgré l'arrivée rapide des pompiers, 55 personnes sont décédées. La plupart d'entre elles ont été asphyxiées par la fumée.
Par exemple, des lumières le long du plancher et l'utilisation de matériaux plus résistants dans la construction de la cabine.
Selon le site Internet Airlineratings.com, Japan Airlines fait partie des compagnies aériennes les plus sûres au monde. Le rédacteur en chef Geoffrey Thomas déclare à CNN: «Notre site Internet classe la compagnie aérienne dans la catégorie sept étoiles, elle a passé tous les tests de sécurité importants». A noter que Swiss obtient également le nombre maximal d'étoiles dans le classement de sécurité.
Le travail de l'autorité japonaise de surveillance de la sécurité des compagnies aériennes est également à souligner. «Elle est meilleure que la moyenne mondiale», affirme Geoffrey Thomas.
Graham Braithwaite précise:
Steven Ehrlich de l'organisation PilotsTogether pointe finalement le comportement exemplaire des passagers. Ceux-ci auraient immédiatement quitté l'avion sans emporter leur bagage à main, comme on peut le voir sur des vidéos. Selon l'expert, cela ne va pas toujours de soi. Comme le montrent les images d'autres évacuations, il est déjà arrivé que des passagers ralentissent l'évacuation parce qu'ils voulaient emporter leur bagage à main.
Un pilote anonyme a confié à CNN: «Sortir de l'avion devrait être la seule priorité – il faut abandonner le reste. En faisant cela, tout le monde aura la meilleure chance de survivre».
Graham Braithwaite invite les passagers à être concentrés: «Il y a quelques semaines, j'étais assis dans l'avion à côté de quelqu'un qui n'écoutait pas quand les instructions de sécurité étaient données, parce qu'il était convaincu que si quelque chose tournait mal, on ne pourrait de toute façon plus rien faire.»
Traduit et adapté de l'allemand par Léa Krejci