Il n'y a pas que le sanguinaire dirigeant tchétchène, Ramzan Kadyrov, pour avoir l'idée d'impliquer ses enfants dans le conflit russo-ukrainien.
Lundi, le président de la Biélorussie, Alexandre Loukachenko, est aussi allé de sa petite idée lors d'une réunion gouvernementale avec ses chefs de districts.
Selon le média biolérusse Belta, Loukachenko aurait suggéré que les étudiants, écoliers et fonctionnaires du pays cessent leurs activités pour partir dans les champs à la récolte des pommes, pommes de terre et betteraves.
«Il faut semer à temps, partir pour l'hiver, lever la charrue et préparer les semailles de printemps», a clamé l'ancien directeur de ferme d’Etat soviétique, à la tête du pays depuis 1994. «Un immense marché s'est ouvert pour l'agriculture et les entreprises. Nous pouvons tout vendre en Russie et en Chine. De plus, ces pays sont prêts à acheter deux fois plus de produits biélorusses», s'est-il enthousiasmé.
Allié de Moscou et frontalier de l’Ukraine, la Biélorussie ne participe pas directement à l’offensive russe, mais a placé en février son territoire à la disposition des forces russes, qui s’en servent comme base arrière pour leur attaque initiale contre Kiev.
Après l'annonce de la mobilisation partielle en Russie, Loukachenko a affirmé qu'il n'y aurait «pas de mobilisation» en Biélorussie et a qualifié de «mensonge» les rapports sur la possibilité d'une telle mobilisation.
Quoi qu'il en soit, son enthousiasme n'a pas été partagé par tous ses collaborateurs. Loukachenko n'a pas manqué de s'indigner lorsqu'un d'eux a eu l'outrecuidance de lui rappeler que les écoles biélorusses interdisent la mobilisation de leurs élèves. Qualifiant cet état de fait de «sauvagerie», le chef de l'Etat a déploré ce sérieux manque de discipline, arguant que la pratique existait déjà du temps de l’URSS: «Avec quel exemple va-t-on alors élever nos écoliers, nos enfants?»
Le président de 68 ans a plaidé que cette contribution à l'économie allait «unir les gens»: «On dit que c’est de l’exploitation. Mais de quelle exploitation peut-il s’agir si une personne va travailler pendant cinq ou six heures?», a-t-il ajouté, avant de conclure avec un argument imparable.
Connu pour ses envolées verbales, Loukachenko s'est rendu célèbre pour ses propositions radicales et ses conseils à la fiabilité scientifique discutable. En pleine pandémie de Covid-19, il avait suggéré que «le sauna, un verre de vodka par jour et des travaux dans les champs, en tracteur» constituaient des remèdes plus efficaces que le vaccin. (mbr)