Les Etats-Unis ont annoncé vendredi une nouvelle série de ventes d'armement à Taïwan, pour 1,1 milliard de dollars au total alors que les tensions sont au plus haut avec la Chine. Pékin leur a immédiatement demandé de renoncer, menaçant de prendre des «contre-mesures».
Cette nouvelle vente d'armes intervient un mois après une visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi, qui avait provoqué la fureur de Pékin. La Chine avait alors lancé les plus importantes manœuvres militaires de son histoire autour de l'île.
Ces transactions «servent les intérêts économiques et de sécurité nationale des Etats-Unis en soutenant les efforts (de Taïwan) de moderniser ses forces armées», a souligné la diplomatie américaine via un porte-parole.
Cette annonce intervient un jour après que les forces taïwanaises ont abattu un drone commercial non identifié, dans le cadre d'une série soudaine d'incursions qui ont semé la confusion sur l'île après la précédente démonstration de force de Pékin, qui a déclaré avoir tiré des missiles balistiques au-dessus de la capitale Taipei. Pékin a aussitôt exigé que Washington renonce à ces transactions, s'y déclarant «fermement opposée», par la voix du porte-parole de l'ambassade de Chine à Washington, Liu Pengyu.
La Chine appelle les Etats-Unis à «révoquer immédiatement» les ventes d'armes à Taïwan, «de crainte qu'elles n'affectent davantage les relations avec les Etats-Unis, ainsi que la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan», a ajouté le porte-parole dans un communiqué.
Côté Taipei, «cette vente d'armes n'aidera pas seulement nos soldats à lutter contre la coercition dans la zone grise, elle renforcera également les capacités d'alerte précoce de l'île contre les missiles balistiques à longue portée», a déclaré Chang Tun-han, le porte-parole de la présidence taïwanaise, dans un communiqué de remerciements.
Avant la visite controversée à Taïwan de Pelosi, numéro trois des Etats-Unis et plus haute responsable américaine à se rendre sur l'île depuis des décennies, l'entourage de Joe Biden avait discrètement fait valoir à la Chine qu'elle ne représentait pas la politique de l'administration, le Congrès étant un pouvoir distinct du gouvernement.
Le feu vert à la vente d'armes, en revanche, provient clairement de l'administration Biden, même si elle est dans le droit-fil de la politique appliquée depuis 1979, lorsque Washington a reconnu Pékin tout en acceptant de maintenir la capacité d'autodéfense de Taïwan.
(jod/sda)