A l'occasion d'une visite de sénateurs américains à Pékin, le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi a appelé lundi les Etats-Unis à «gérer de façon plus rationnelle les différends» entre les deux puissances.
«Nous espérons que cette visite aidera les Etats-Unis à mieux comprendre la Chine, à considérer les relations sino-américaines avec plus d'objectivité et à gérer de façon plus rationnelle les différends existants», a déclaré Wang Yi lors d'une rencontre avec la délégation menée par le démocrate Chuck Schumer, chef de la majorité au Sénat américain.
«Nous devons gérer nos relations de façon responsable», a abondé lundi Chuck Schumer, insistant sur le fait que les Etats-Unis «ne recherchent pas le conflit». Toutefois, a souligné le sénateur, «il est naturel que deux grandes puissances se retrouvent en concurrence dans des domaines comme le commerce, la technologie et la diplomatie entre autres».
Chuck Schumer a cité comme «objectif numéro un» de parvenir à «des conditions de concurrence équitables pour les entreprises et les travailleurs américains».
Ce déplacement en Chine de sénateurs américains intervient au moment où une rencontre entre les dirigeants des deux pays est envisagée. Joe Biden a évoqué vendredi comme «une possibilité» une rencontre avec Xi Jinping lors du sommet de l'Apec (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique) prévu mi-novembre à San Francisco.
Les relations bilatérales restent toutefois tendues, avec pour pierres d'achoppement les différends commerciaux, l'expansion chinoise en mer de Chine méridionale et la question de Taïwan.
Lundi, Chuck Schumer a également critiqué la position de la Chine qui a appelé à la «retenue» après les affrontements entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël. «J'ai été très déçu, pour être honnête, par la déclaration (...) qui n'a montré aucune compassion ni aucun soutien à Israël en ces temps difficiles et troublés», a-t-il déclaré.
La Chine a indiqué dimanche être «profondément préoccupée» par les affrontements qui ont déjà fait plus d'un millier de morts entre Israël et Palestiniens.
Lundi, Wang Yi a souligné que «le monde aujourd'hui traverse une période de turbulences et de changements [...] la crise en Ukraine n'a pas encore été réglée, et la guerre est de retour au Moyen-Orient». Il a aussi cité le séisme en Afghanistan qui a fait plus de 2000 morts selon le dernier bilan publié dimanche. Autant de «défis», «qui doivent être gérés par la communauté internationale», a affirmé Wang-Yi.
La diplomatie chinoise, qui a facilité plus tôt cette année le spectaculaire rapprochement entre l'Iran et l'Arabie saoudite, dit régulièrement vouloir apporter sa contribution au processus de paix israélo-palestinien, au point mort depuis 2014. Jusqu'à récemment peu impliquée dans le dossier israélo-palestinien en comparaison avec les Etats-Unis, la Chine, qui entretient par ailleurs de bonnes relations avec Israël, affirme désormais avec davantage de force sa position sur le sujet.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a attaqué samedi par surprise, tirant des milliers de roquettes depuis la bande de Gaza et envoyant des centaines de combattants en territoire israélien, où il a aussi capturé plusieurs civils et militaires. (mbr/ats)