Le conseiller à la Sécurité nationale du président américain, Jake Sullivan, a rencontré le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, ce mercredi et jeudi à Vienne, a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué.
L'entretien signale une certaine détente entre les deux superpuissances, brouillées depuis l'affaire du ballon chinois en février – qui avait fait monter encore d'un cran les tensions –, et qui se livrent une compétition acharnée, qu'elle soit diplomatique, militaire, technologique ou économique.
Les deux hauts responsables ont eu des «discussions franches, substantielles, et constructives», assure l'exécutif américain, tandis que l'agence officielle Chine nouvelle a évoqué des échanges visant à «lever les obstacles actuels dans les relations sino-américaines».
Ils ont abordé, selon la Maison-Blanche, autant la guerre de la Russie contre l'Ukraine que les questions liées au détroit de Taïwan, soit les deux sujets les plus sensibles dans la relation bilatérale.
Washington a plusieurs fois mis en garde la Chine contre toute assistance militaire à la Russie. Les Etats-Unis s'inquiètent par ailleurs au sujet de Taïwan, territoire que la Chine revendique, et surveillent de près les manœuvres de Pékin dans la région.
«Wang Yi a clairement exposé la position solennelle de la Chine sur la question de Taïwan», a fait savoir de son côté Chine nouvelle.
La rencontre en Autriche va relancer les spéculations sur un prochain entretien entre Joe Biden et le président chinois Xi Jinping. Interrogé mercredi à ce sujet, le président américain a lancé:
Pour rappel, les deux dirigeants s'étaient parlé pour la dernière fois en marge du G20 en Indonésie, en novembre 2022.
Joe Biden répète qu'il ne fera aucun cadeau à la Chine dans la compétition entre les deux superpuissances, mais qu'il fera tout pour que la rivalité ne dégénère pas en conflit, ce qui passe selon lui par des entretiens réguliers avec son homologue chinois.
Les Etats-Unis assurent aussi vouloir coopérer là où c'est possible avec le géant asiatique, en particulier en matière de lutte contre le changement climatique, de santé et de régulation économique.
Washington a d'ailleurs prévu d'envoyer en Chine une délégation économique de haut niveau, emmenée par la secrétaire au Trésor Janet Yellen, mais aucun déplacement n'est pour l'heure concrètement organisé.
Dans un discours très commenté le 27 avril, Jake Sullivan avait esquissé les grandes lignes de la stratégie américaine en matière de souveraineté économique et d'ambition industrielle, et mentionné plus spécifiquement Pékin.
Reprenant une formule de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, il avait assuré que les Etats-Unis ne cherchaient pas à se «couper complètement de la Chine, mais à réduire les risques et à diversifier leurs chaînes d'approvisionnement». Et d'ajouter:
(ag/ats)