Un de ces jours, vous mangerez un steak imprimé en 3D sans même vous en rendre compte. Composé de véritables cellules musculaires et graisseuses provenant d'échantillons de tissus prélevés sur une vache, le plus gros steak conçu en laboratoire arrive bientôt dans vos assiettes.👇
Pour concevoir le steak, des cellules bovines vivantes sont incorporées dans des «bio-encres» qui sont ensuite placées dans l'imprimante 3D de l'entreprise. Ensuite, le steak mûri dans un incubateur dans lequel les cellules souches se différencient en cellules graisseuses et musculaires.
Les entreprises du monde entier se lancent aujourd'hui dans la production de viande issue de la culture cellulaire. L'argument? Créer de la viande sans élever ni abattre de bétail est meilleur pour l'environnement, le bien-être des animaux et potentiellement la santé.
D'après le Guardian, Sharon Fima, PDG de MeaTech, a déclaré: «Cette percée est l'aboutissement de plus d'un an d'efforts dans nos processus de biologie cellulaire et d'ingénierie tissulaire à haut débit, ainsi que dans notre technologie de bio-impression de précision».
L'objectif? Produire de la viande de culture au même prix que la viande classique.
D'après Seren Kell, responsable science et technologie au Good Food Institute Europe (GFI), «l'annonce de MeaTech marque une étape passionnante en termes de complexité et de taille d'un steak cultivé», avait-elle précisé au Guardian avant d'ajouter que «l'impression 3D permet aux entreprises de créer des produits plus sophistiqués qui peuvent recréer le goût, la texture et la sensation en bouche de la viande conventionnelle».
Cependant, un observateur du secteur a déclaré au Guardian que l'impression 3D était désormais très répandue et que MeaTech devait encore montrer que sa technologie pouvait être développée à grande échelle et produire des steaks à un coût raisonnable.
Le premier steak cultivé à partir de cellules a été produit en décembre 2018 par une autre entreprise israélienne, Aleph Farms, bien que l'entreprise ait déclaré à l'époque que le goût nécessitait plus de travail.
Avant de pouvoir être vendue au grand public, la viande cultivée à partir de cellule doit être approuvée par les autorités réglementaires. Cela a déjà été le cas pour la société américaine, Eat Just, qui avait servi des nuggets de poulet fabriqués en laboratoire à des clients à Singapour fin 2020.
Parmi les autres entreprises qui s'intéressent à la viande de laboratoire, citons Mosa Meats, aux Pays-Bas, créée par le professeur Mark Post, qui a produit le premier beefburger de laboratoire en 2013, et Memphis Meats, désormais détenue en partie par Tyson et Cargill, deux des plus grandes entreprises de viande au monde. Une autre entreprise, Meatable, vise à supprimer la nécessité d'extraire de manière répétée les cellules de départ des animaux en créant des lignées qui se multiplient en permanence.
Cette semaine, des scientifiques de l'université de Lisbonne au Portugal ont annoncé un projet financé par le GFI visant à fabriquer des filets de bar à partir de cellules imprimées en 3D, en utilisant des ingrédients provenant d'algues pour créer des échafaudages comestibles sur lesquels les cellules se développent.
D'après Seren Kell, «La course est lancée pour produire des steaks entiers, des filets de poisson et d'autres viandes grâce à l'agriculture cellulaire. Mais pour que ces innovations soient accessibles et que les énormes avantages de la viande cultivée en termes d'environnement, de santé publique et de sécurité alimentaire se concrétisent le plus rapidement possible, il faut que les gouvernements investissent des milliards dans la recherche et la commercialisation».
Il est essentiel que les pays riches réduisent considérablement leur consommation de viande pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre provenant du bétail et éviter un changement climatique dangereux. Une étude a montré qu'éviter la viande et les produits laitiers était le meilleur moyen de réduire l'impact environnemental d'un individu.
Les produits végétaux produisent très peu d'émissions, mais la production de viande par culture cellulaire peut nécessiter de grandes quantités d'énergie, ce qui peut entraîner des émissions importantes si elle ne provient pas de sources à faible teneur en carbone.