La visite du président dans un strip-club ne passe pas en Colombie
Le président colombien, Gustavo Petro, était sous le feu des critiques jeudi après la publication de ses relevés bancaires. Ces derniers, initialement destinés à réfuter des accusations de blanchiment d'argent, ont révélé une visite dans un club de strip-tease en 2023.
Le dirigeant de gauche a publié cette semaine ses relevés de banque pour se défendre des accusations de narcotrafic et de blanchiment d'argent proférées par le président américain Donald Trump, qui accuse M. Petro de ne pas lutter suffisamment contre le trafic de drogue dans son pays, premier producteur mondial de cocaïne.
Mais ces documents ont révélé un paiement de 50 dollars dans un club de strip-tease de Lisbonne lors d'un voyage officiel en mai 2023, suscitant la colère des organisations de défense des droits des femmes.
Exploitation sexuelle
«Comment est-il possible que nous ayons une crise liée à l'exploitation sexuelle en Colombie et en même temps un président qui fréquente de tels endroits?», a interrogé Sara Jaramillo, du Réseau Abolitionniste de Medellin, qui milite pour l'élimination du travail sexuel qu'il considère comme une forme d'exploitation.
La réponse du dirigeant n'a fait qu'accroître la colère sur les réseaux sociaux:
Les tribunaux colombiens ont par le passé ordonné au président Petro de s'excuser pour des commentaires «stigmatisants» envers les femmes après qu'il eut qualifié des journalistes critiques de «poupées de la mafia».
«Baron de la drogue»
M. Petro a ajouté sur X qu'il expliquerait «un jour» pourquoi il se trouvait dans un strip-club au Portugal. «Pour l'instant, tout ce que je veux, c'est que tous ceux qui examinent mes comptes puissent voir l'arbitraire commis contre la Colombie», a ajouté le président en référence aux sanctions des Etats-Unis.
Alliés historiques, Washington et Bogota ont vu leurs relations diplomatiques se détériorer depuis que Donald Trump a pris ses fonctions pour un second mandat en janvier.
Le président américain a accusé sans preuve Gustavo Petro d'être un «baron de la drogue» et a révoqué la certification de la Colombie en tant qu'allié dans la lutte contre le trafic de stupéfiants.
Le dirigeant colombien et ses proches sont par ailleurs sous le coup de sanctions financières du Trésor américain. (ats)
