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Après son investiture, Trump doit tout prouver

Après son investiture, Trump doit tout prouver
Poussez-vous, j’arrive. Le 20 janvier 2025, une fois qu'il aura prêté serment, Donald Trump compte signer une «centaine de décrets».image: keystone, montage: watson
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La panique.

Dès qu'il aura posé ses Diet Coke dans le Bureau ovale et les premières mines politiques dans le monde, ça va aller très vite. Donald Trump sait que l'impact de son second mandat va se jouer dans les premières semaines. Et ça va secouer.
20.01.2025, 12:0720.01.2025, 12:21
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Poussez-vous, j’arrive. Le 20 janvier 2025, une fois qu'il aura prêté serment, Donald Trump compte signer une «centaine de décrets», «jusqu'à ce que ma main se casse», révélait le New York Times lundi matin. Une menace qu'il ne sera sans doute pas en mesure de mettre totalement à exécution, mais son ampleur a le mérite d'annoncer la couleur. Le 47e président des Etats-Unis n'a pas une minute à perdre. Impatient et gorgé d'un plein pouvoir que beaucoup n'imaginaient pas qu’il pouvait lui revenir, il veut frapper fort.

Une démonstration de force qu'il crachera au visage du reste du monde dans les premières secondes de son second mandat.

Et pas seulement parce qu'il en a foutrement envie.

Avec une majorité fragile à la Chambre des représentants et une guerre idéologique qui couve au sein même de son mouvement MAGA, Donald Trump n'aura pas d'autres choix que d'instaurer l'ordre et le respect, avant que les brebis n'aient envie de se rebeller. Et le parti républicain sera son pire ennemi, bien avant l’Europe ou la Chine. «Le président Trump sait qu’il peut et doit agir avec rapidité et immédiateté», prévient Kellyanne Conway, sa conseillère principale à la Maison-Blanche durant son premier mandat. C’est un fait, dès les prochaines élections de mi-mandat, en 2026, tous les regards se tourneront déjà sur les potentiels prochains locataires du pouvoir.

Groenland, Canada, Panama, expulsions massives, taxes douanières, guerres dans le monde, c’est un vent de panique que le milliardaire fait volontairement souffler, alors que beaucoup de ses détracteurs n’ont pas encore digéré son retour aux affaires.

Entouré de caporaux de la tech gonflés à bloc et d’énergumènes peu recommandables, Trump envahit aujourd'hui Washington en mode Game of Thrones, avec une terrible soif de vengeance et tout à fait conscient de ses erreurs de débutant, il y a dix ans. Le pire, pour le reste du monde, serait de ne pas le prendre au sérieux et de se contenter de traiter le nouveau pouvoir de «connards», comme l'a fait Charline Vanhoenacker samedi, durant l'émission Quelle Epoque! sur France 2.

Ses alliés sont plus nombreux qu'en 2016 et sa volonté de transformer la société en un claquement de doigts est très sincère. Donald Trump est très sincère lorsqu'il annonce vouloir protéger les Américains, faire pousser des dollars dans les foyers et nettoyer «son» pays et mettre tous les autres au garde-à-vous. Il est très sincère lorsqu'il considère que les Etats-Unis se sont couchés devant les grandes puissances ces quatre dernières années.

Il est tout aussi sincère lorsqu'il affirme vouloir mettre fin aux guerres en une nuit, qu'importe les conséquences à moyens et longs termes. Le 47e président a un Nobel de la paix à rafler (un vieux rêve) et une réputation à rafistoler.

Pour tout cela, ces prochaines semaines vont être difficiles à suivre, à comprendre, à digérer. Beaucoup de tout et de son contraire. Tout va aller très vite, très loin, très fort. Et la panique sera générale. Dans son administration, aux frontières et sur l'échiquier politique mondial.

Comme toujours avec les poseurs de bombes, il serait dangereux de jongler avec les certitudes et de monter dans le grand huit aveuglément. Comme sur un terrain de football, quand une équipe appuie sur le champignon, l'important, c'est de casser le rythme. Probablement la plus grande faiblesse du (nouveau) président Donald Trump.

Trump n'a que «Elon» à la bouche
Video: watson
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