Après six mois de guerre, c'est une évidence: la Russie est faible
Mercredi 24 août, la guerre en Ukraine aura six mois. Mais cette date est aussi le jour de l'indépendance de l'Ukraine. Raison pour laquelle Kiev s'attend à des frappes de missiles russes contre des villes du pays. Mais personne n'aurait imaginé il y a six mois, lorsque Poutine a ordonné l'attaque, que l'Ukraine puisse tenir aussi longtemps.
Cette constatation suffirait à elle seule à remettre enfin en question les idées préconçues.
L'affirmation selon laquelle l'élargissement de l'OTAN à l'Est aurait provoqué une attaque de la Russie est par exemple réfutée. Le président Poutine, et d'autres personnalités du Kremlin ont entre-temps clairement laissé entendre qu'il s'agissait uniquement pour eux de satisfaire les exigences impériales de la Russie et de renouer avec le grand empire soviétique.
Les thèses des Pro-Poutine réfutées
La théorie de nombreux soutiens de Poutine, selon laquelle les armes livrées à Kiev pourraient inciter Moscou à laisser la guerre s'envenimer et peut-être même à attaquer des pays de l'OTAN en Europe de l'Est, est également réfutée.
Rien de tel ne s'est produit, au contraire: les missiles de haute précision américains et autres systèmes d'artillerie occidentaux utilisés récemment par l'Ukraine ont affaibli les forces d'invasion russes, stoppé leur progression dans le Donbass et poussé les Russes sur la défensive sur le front sud.
En toute impunité, les Ukrainiens détruisent désormais à distance les aérodromes militaires russes, les dépôts de munitions et les postes de commandement. Et la Russie ne peut rien y faire, à part attaquer les villes ukrainiennes avec ses missiles de croisière et ses roquettes imprécises et peu fiables. Mais ces frappes n'ont que peu de valeur militaire tant qu'elles ne touchent pas la production d'armes ukrainienne, les infrastructures stratégiques ou les colonnes de ravitaillement.
Le fait que les avions de combat ukrainiens puissent encore décoller et atterrir sur des aérodromes après six mois de guerre est un signe clair de l'incapacité de la Russie à remporter cette course aux armements.
Les livraisons d'armes occidentales sont décisives
Les livraisons d'armes ne font que prolonger les souffrances de la population civile, dit une autre thèse, car l'Ukraine perdra de toute façon la guerre. Cela aussi est faux. Grâce aux armes occidentales, les Ukrainiens ont pu préserver la majeure partie de leur territoire, de la barbarie russe, des massacres, des arrestations et des déportations. Les villes que les Ukrainiens ont réussi à défendre, comme Kiev, sont en grande partie intactes. Les attaques occasionnelles de missiles russes n'y changent rien.
Le fait que les Russes utilisent des missiles à longue portée et des missiles de croisière contre les villes ukrainiennes est un aveu implicite d'échec. Où est donc l'armée de l'air russe, tant vantée et soi-disant si moderne? On l'entend et on la voit peu, car elle n'a pas réussi jusqu'à présent à neutraliser la puissante défense antiaérienne ukrainienne. La Russie ne dispose toujours pas de la supériorité, en tout cas dans les airs.
Moscou s'est engagée dans le bourbier ukrainien et donc dans un désastre dont il n'y aura pas d'issue de sitôt. La guerre pourrait donc durer encore longtemps, mais tant que l'Occident fournit des armes, aide financièrement Kiev et s'occupe de millions de réfugiés, le temps travaille en faveur de l'Ukraine.
Les sanctions économiques portent leurs fruits
Malgré des recettes pétrolières florissantes, les investissements de la Russie sont en chute libre et la production industrielle s'est effondrée. Cela se répercute également sur l'industrie de l'armement. Sinon, pourquoi la «superpuissance» devrait-elle justement commander un grand nombre de drones de combat à l'Iran?
Les sanctions économiques sont efficaces, même si la propagande russe et ses relais en Occident présentent les choses différemment. Les armes russes n'ont aucune chance contre les systèmes occidentaux modernes, et sur le plan économique, l'«empire» de Poutine n'est autre qu'un colosse aux pieds d'argile. Il est temps de réviser en profondeur notre vision de la puissance militaire de Moscou.