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Motion déposée pour destituer le président sud-coréen par intérim

South Korean acting President Han Duck-soo speaks at the government complex in Seoul, South Korea, Thursday, Dec. 26, 2024. (Choi Jae-koo/Yonhap via AP)
Han Duck-soo, premier ministre, assure l'intérim de la présidence.Image: AP

Motion déposée pour destituer le président sud-coréen par intérim

Han Duck-soo se retrouve à son tour visé par une procédure après son refus de nommer des juges à la cour constitutionnelle. Cette dernière doit entériner la destitution de son prédécesseur Yoon Suk-yeol.
26.12.2024, 08:5126.12.2024, 08:51
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L'opposition sud-coréenne a déposé une motion de destitution contre le président ad interim Han Duck-soo après son refus de nommer des juges à la cour constitutionnelle. Cette étape est nécessaire pour la procédure de destitution de son prédécesseur Yoon Suk-yeol.

«Nous avons déposé la motion juste avant la session plénière», a déclaré jeudi le député Park Sung-joon à des journalistes à l'Assemblée nationale. «Nous la soumettrons au vote demain», a-t-il ajouté.

L'opposition reproche à Han de refuser de pourvoir trois sièges vacants à la Cour constitutionnelle, qui doit dans les six mois valider ou invalider la destitution du président conservateur Yoon Suk Yeol, votée par les députés le 14 décembre, pour sa tentative ratée d'imposer la loi martiale et de museler le Parlement en y envoyant l'armée onze jours plus tôt.

Accord entre les partis

Han Duck-soo, premier ministre, assure l'intérim de la présidence, et Yoon est suspendu en attendant le verdict de la Cour constitutionnelle. Celle-ci doit statuer à la majorité des deux tiers. Or trois de ses neuf sièges sont vacants en raison du départ à la retraite de leurs titulaires l'automne dernier.

Les trois nouveaux juges devaient en principe être nommés par le président jeudi parmi les candidats choisis par l'Assemblée nationale, contrôlée par l'opposition.

Mais Han, un haut-fonctionnaire de carrière de 75 ans, soutient que son statut de président intérimaire ne lui donne pas le pouvoir de procéder des nominations importantes, et exige que le choix des juges fasse d'abord l'objet d'un accord entre le Parti du pouvoir au peuple (PPP, au pouvoir) et les formations d'opposition.

Le président par intérim doit «s'abstenir d'exercer les pouvoirs présidentiels exclusifs les plus importants, y compris la nomination dans les institutions constitutionnelles», s'est justifié Han. «Un consensus entre le parti au pouvoir et l'opposition à l'Assemblée nationale, qui représente le peuple, doit d'abord être atteint», a-t-il ajouté.

«Ni la volonté ni les compétences»

La Cour constitutionnelle doit tenir vendredi une première audience sur la destitution de Yoon.

Si les trois sièges vacants ne sont pas pourvus avant la fin de la procédure, les six juges restants devront statuer à l'unanimité pour chasser définitivement Yoon du pouvoir. Un seul vote contre la destitution signifierait son rétablissement automatique dans ses fonctions.

Le refus de Han de nommer les nouveaux juges prouve «qu'il n'a ni la volonté ni les compétences pour respecter la Constitution», a déploré le chef de file des députés du Parti démocrate à l'Assemblée, Park Chan-dae.

Si la motion déposée par l'opposition est adoptée, il s'agira de la première destitution d'un président par intérim après celle du président titulaire dans l'histoire de la Corée du Sud. Le ministre des Finances, Choi Sang-mok, deviendrait alors le nouveau président par intérim.

La Constitution sud-coréenne dispose que l'Assemblée nationale peut destituer le président par un vote à la majorité des deux tiers, et le premier ministre et autres membres du gouvernement à la majorité simple.

L'opposition, qui dispose de 192 sièges sur 300 à l'Assemblée, affirme n'avoir besoin que d'une majorité simple pour déposer Han, puisqu'il n'est que premier ministre. Mais le PPP soutient au contraire qu'une majorité des deux tiers est nécessaire, puisque Han est président par intérim.

Yoon Suk Yeol, 64 ans, est par ailleurs sous le coup d'une enquête pour «rébellion», un crime passible de la peine de mort.

Le Bureau d'enquête sur la corruption, qui centralise les investigations, a déjà convoqué deux fois le président déchu pour l'interroger sur les événements de la nuit du 3 au 4 décembre, qui avaient sidéré le pays. Mais Yoon ne s'est présenté à aucune de ces convocations.

Les enquêteurs doivent décider dans les prochains jours s'ils adressent une troisième convocation, ou s'ils demandent à la justice un mandat d'amener pour faire comparaître Yoon de force. (ats)

Le débat politique 100% faux de la RTS
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