Mercredi, le bilan total de personnes ayant succombé au Covid en Inde a dépassé les 250 000 décès, selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Alors que les hôpitaux, au point de rupture, rationnent les approvisionnements en oxygène, les médecins doivent gérer une autre problématique: la mise en garde contre les traitements alternatifs de plus en plus populaires dans toute l’Inde.
Cela implique notamment celui qui consiste à s'enduire un mélange de bouse de vache et d’urine sur sa peau puis à attendre qu’elle sèche. Il faut alors, par la suite, se laver avec du lait ou du beurre. Le tout, en honorant physiquement les vaches se trouvant à côté, comme l'explique Reuters. Or, les médecins sont formels:
Doctors in India are warning against covering one's body in cow dung and urine in the belief it will ward off COVID-19, saying there is no scientific evidence for its effectiveness and that it risks spreading other diseases. More photos: https://t.co/g2rTla2PUx 📷 Amit Dave pic.twitter.com/3WpULYndxA
— Reuters Pictures (@reuterspictures) May 11, 2021
Les adeptes de cette pratique, soit majoritairement des hindous qui constituent près de 80% de la population indienne, sont convaincus que derrière la bouse de vache se cache le remède qui leur permettrait de:
D'après Reuters, il s'agit d'une croyance issue de l'hindouisme. Cette religion encense la vache comme «un symbole sacré de la vie et de la terre». Pendant des siècles en effet, les hindous ont utilisé cette matière fécale pour nettoyer leurs maisons et pour les rituels de prière, persuadés qu'elle avait des vertus thérapeutiques et antiseptiques.
Cette conviction est également soutenue par les politiques du pays d'après ce qu'on peut lire sur Indian TV News. Le 8 mars 2021, la ministre de la culture, Usha Thaku, affirmait en effet que «brûler de la bouse de vache pouvait désinfecter une maison du Covid pendant douze heures». Problème: selon les médecins, la pratique pourrait au contraire aggraver la situation sanitaire, pas seulement du pays, mais au niveau mondial:
Par ailleurs, les scientifiques craignent également que ces rassemblements ne contribuent à une propagation encore plus exponentielle du virus indien. Une souche que l'OMS jugeait d'ailleurs mercredi «préoccupante».
(mndl)