Une spécialité de la province thaïlandaise de Khon Kaen peut se targuer d'être l'un des plats les plus mortels au monde. Le «koi pla» est responsable d'environ 20 000 décès par an, avertissent les scientifiques de l'université de Khon Kaen. Mais comment un met peut-il être aussi mortel?
Le koi pla est bon marché, rapide à faire et savoureux. Pour le préparer, il faut émincer du poisson frais cru et le mélanger à des oignons de printemps, du jus de citron et des épices, un peu comme le ceviche péruvien. Ce qui rend le Koi Pla si dangereux, c'est un parasite qui passe chez l'humain par le poisson, pouvant provoquer un cancer du foie avec une insuffisance hépatique aiguë.
Le processus est alors insidieux et cruel. Le parasite Opisthorchis viverrini, également appelé «douve du foie d'Asie du Sud-Est», vit sous forme de ver dans le poisson.
Ceux-ci sont à leur tour éliminés dans les excréments humains, ce qui peut entraîner une réaction du système immunitaire, a expliqué le spécialiste des maladies tropicales Christoph Specht sur la chaîne luxembourgeoise RTL.
Après avoir consommé le poisson infecté, il peut s'écouler jusqu'à 40 ans avant que le cancer ne se déclare. Les premiers symptômes de ce que l'on appelle le carcinome des voies biliaires sont très difficiles à reconnaître. Qui pense immédiatement à une attaque de parasites en cas de ballonnements ou de douleurs abdominales? Le diagnostic intervient donc souvent trop tard pour les patients.
La solution? Ne pas manger de poisson cru, disent des chercheurs thaïlandais. Mais de nombreux autochtones tiennent à leur spécialité. Christoph Specht conseille aux touristes de la région:
En effet, seules la cuisson ou la friture du poisson garantissent l'élimination de parasites éventuels.
Traduit de l'allemand par Valentine Zenker