Des hackers révèlent un secret que les croisiéristes préfèrent «étouffer»
Le 10 octobre dernier, le groupe de hackers Kairos a revendiqué une attaque à l'encontre de M.S. Security Group, un prestataire travaillant notamment pour la célèbre compagnie MSC. Comme le rapporte 24 Heures, des données ont été subtilisées, et des extraits publiés afin de prouver la véracité de la fuite et d'exiger une rançon.
Une Suissesse de 11 ans victime d'agression
Les publications portaient sur des incidents de sécurité survenus sur des navires MSC. Les captures originelles faisaient référence des accusations d'agression sexuelle survenues sur le bateau nommé Divina.
Un autre document compromettant faisait quant à lui état d'une autre agression présumée, cette fois impliquant une passagère suisse de 11 ans. On peut y lire qu'un membre du personnel aurait embrassé de force l'enfant. Toujours d'après le rapport auquel 24 heures a eu accès, il semblerait que l'affaire n'ait pas été déclarée aux autorités; à la ligne «Autorités policières notifiées», il est en effet écrit «non».
Une réalité souvent ignorée
Interrogée, MSC a refusé de commenter un «cas individuel». Elle assure que «l’industrie des croisières figure parmi les plus strictement réglementées et surveillées au monde». Une défense remise en cause par David Hammond, fondateur de l’ONG Human Rights at Sea International (HRASI),
John H. Hickey, avocat à Miami, abonde en ce sens et parle même de «vide juridique délibéré».
Des situations très mal prises en charge
Lorsqu'un crime est commis à bord de l'un de ces navires, surtout en eaux internationales, les pays dans lesquels se fait la prochaine escale n'entrent souvent pas en matière, et renvoient la balle à la juridiction de l'Etat du pavillon du navire, laquelle ne veut dans la plupart des cas rien savoir de telles situations.
C'est donc souvent à la compagnie que revient la charge de régler les litiges. James Walker, un autre avocat spécialiste de Miami, ajoute:
Comme l'expose 24 heures, même si les procédés en interne comprennent la dénonciation aux autorités lors de la prochaine escale, ça ne garantit empiriquement aucune prise en charge judiciaire, car «la police locale n’a généralement pas la compétence pour traiter l’affaire. Elle ne peut pas enquêter efficacement.»
James Walker conclut:
(ysc)
