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Trump accusé de viol: son avocat passe à l'attaque

En ce troisième jour de procès, E. Jean Carroll a été passée au grill par l'avocat de Donald Trump, Joe Tapinoca.
En ce troisième jour de procès, E. Jean Carroll a été passée au grill par l'avocat de Donald Trump, Joe Tapinoca.image: getty, montage: watson

Accusations de viol: l'avocat de Trump passe à l'attaque

Procès de Donald Trump pour viol et diffamation, jour 3. Au menu: un passage sur le grill, des questions impitoyables et des talons de dix centimètres. On vous raconte comme si on y était.
28.04.2023, 14:5329.04.2023, 07:38
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«Bonjour, Madame Carroll».

Silence.

C'est dire si cette troisième journée de procès qui oppose l'ex-président américain à une chroniqueuse de 79 ans commence de manière mélodramatique.

La veille, E. Jean Carroll a fait le récit sans fard de cette fameuse soirée, «entre l'automne 1995 et le printemps 1996», durant laquelle Donald Trump l'aurait violée dans une cabine d'essayage d'un magasin de luxe sur la Cinquième avenue. Une attaque qui, dit-elle, l'a laissée «traumatisée», «emplie de culpabilité» et incapable de renouer des relations amoureuses ou sexuelles avec des hommes.

Ce jeudi, E. Jean Carroll est de retour à la barre pour son contre-interrogatoire, sous la houlette de l'avocat de Donald Trump, Joe Tacopina.

Un instant perturbé par le silence de Carroll, écrit Politico, il se contenter d'élever la voix et de répéter: «Bonjour, Madame Carroll».

L'accusatrice cède. «Bonjour» laconique.

«Voilà», conclut l'avocat de Trump avec satisfaction.

Le contre-interrogatoire peut commencer.

Le livre

Joe Tacopina le sait: ce moment est essentiel pour la défense de son client. Alors, tous les moyens sont bons pour l'avocat qu'on décrit comme «moqueur, désobligeant et dédaigneux». Même faire preuve de méchanceté. «Honteux», s'insurge le chroniqueur judiciaire du Daily Beast.

Joe Tacopina, a lawyer representing former President Donald Trump, arrives to federal court as Laurie Arbeiter, left, holds signs protesting Trump in New York, Thursday, April 27, 2023. A writer has t ...
Joe Tacopina n'a fait aucune concession à l'accusatrice de son client.Image: sda
«Il s'agit peut-être du contre-interrogatoire le plus sourd dans un procès pour viol depuis "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur"»
Mitchell Epner, du Daily Beast.

Le but de Tacopina est simple. Saper la crédibilité de cette femme. Prouver au jury qu'elle ne dit pas la vérité. Pointer les incohérences entre ses récits au tribunal, ses dépositions, ses déclarations publiques et son livre, publié en 2019 - la première fois qu'elle porte son accusation de viol contre Trump publiquement.

Le livre, justement. Un élément central sur lequel Tacopina entend bien s'appuyer. L'avocat interroge: pouvoir avoir attendu 2019 pour le publier? Pourquoi ne pas l'avoir fait plus tôt, au moment de l'élection présidentielle de 2016, par exemple? Ces allégations de viol n'ont-elles pas seulement servi à attirer l'attention d'un éditeur?

«Le livre dans lequel vous avez inclus l'histoire de votre soi-disant viol par Donald Trump dans un vestiaire de Bergdorf Goodman, n'est-ce pas?»
Joe Tacopina, s'adressant à E. Jean Carroll.
«Pas soi-disant. J'ai été violée»
E. Jean Carroll.
«C'est votre version, n'est-ce pas, Madame Carroll, que vous avez été violée»
Joe Tacopina.
«Ce sont les faits»
E. Jean Carroll.

Sac à main de l'accusatrice, position exacte de son genou, chaussures qu'elle porte au moment de son agression présumée: les questions de Tacopina ne laissent aucune place à l'imprécision. Carroll est-elle vraiment perchée sur des talons de dix centimètres ce soir-là, lorsqu’elle envoie un coup de genou à Donald Trump, avant de s'enfuir? La question provoque le rire de Carroll:

«Je peux danser d'avant en arrière avec des talons de dix centimètres»
E. Jean Carroll.

Durant les trois heures que dureront l'interrogatoire, les interactions sont brèves, mais courtoises, entrecoupées par des éclairs et des vagues d'irritation. Les tensions montent et redescendent. L'échange se crispe lorsque l'avocat demande à Carroll pourquoi elle n'a jamais crié. Un autre élément clé de son dossier.

Le cri

«Je n'ai pas crié. J'ai commencé à rire. C'est vrai. Je pense que je riais en entrant dans la cabine d'essayage», concède la journaliste.

«Je ne suis pas une crieuse. Je me battais. Vous ne pouvez pas me reprocher de ne pas crier»
E. Jean Carroll.

Après quelques allers-retours avec Tacopina, Carrroll s'impatiente et tranche avec une «frustration audible», selon le Washington Post: «Il m'a violée, que j'aie crié ou non!»

While a protester holds up signs, E. Jean Carroll arrives to federal court in New York, Thursday, April 27, 2023. Carroll began testifying Wednesday in the trial of her federal lawsuit. The writer has ...
La plaignante a parfois perdu patience face aux relances de l'avocat de Donald Trump.Image: sda

L'attaque présumée, ajoute l'accusatrice, l'a fait souffrir physiquement. Lorsqu'elle est rentrée chez elle, son «vagin lui fait encore mal, à cause de ses doigts». Son contre-interrogatoire se conclut sur cette question: pourquoi ne pas avoir appelé la police? Pourquoi n'est-elle pas allée à l'hôpital?

Le lendemain, Carroll est retournée au travail, pour tenter de reprendre sa vie et sa routine normales. «J'allais avancer».

Pendant ce temps...

Avancer. Justement ce que fait Donald Trump. Ce jeudi après-midi, l'imperturbable ex-président se trouve dans le New Hampshire, un état clé avant l'élection présidentielle de l'année prochaine, pour un meeting électoral.

De son procès qui se tient au même moment à New York, il ne fait aucune mention. Face à ses fidèles, il préfère s'épandre sur ses anciennes prouesses économiques, les tarifs commerciaux internationaux et son adversaire nouvellement surnommé - «Crooked Joe» («Joe le tordu»).

Le procès ne reprendra pas aujourd'hui. La suite du témoignage de E. Jean Carroll est agendée à lundi. Donald Trump, pour sa part, ne prévoit toujours pas de s'y rendre, ni de témoigner. Rien ne l'oblige à le faire.

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Donald Trump en train de serrer la main à Kim Jong-Un
source: 45office.com / 45office.com
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Cet imitateur est venu troller Donald Trump
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