Aux côtés du locataire de la Maison-Blanche, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliev et le premier ministre arménien, Nikol Pachinian ont estimé que la médiation du président américain devait lui valoir le prix Nobel de la paix. Les deux anciennes républiques soviétiques «s'engagent à cesser définitivement tout conflit, à ouvrir les relations commerciales et diplomatiques et à respecter la souveraineté et l'intégralité territoriale» de chacune, a assuré Donald Trump.
La nature contraignante ou non de cet engagement n'est toutefois pas claire.
«Nous nous réjouissons des progrès réalisés en vue de l'établissement d'une paix durable entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie», a salué le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué, réagissant aux annonces de Washington. Son homologue iranien s'est félicité du texte tout en exprimant «sa préoccupation quant aux conséquences négatives de toute intervention étrangère, sous quelque forme que ce soit».
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen, Antonio Costa ont évoqué dans un texte commun «une avancée majeure...ouvrant la voie à une paix durable et viable pour les deux pays et pour toute la région».
Parlant de jour «historique», Ilham Aliev a proposé d'envoyer, avec Nikol Pachinian, une lettre pour soutenir la candidature de Trump au prix Nobel de la paix.
Il a remercié le président des Etats-Unis pour sa décision, également annoncée vendredi, de lever les restrictions pesant depuis plusieurs années sur la coopération militaire entre les deux états.
Le dirigeant arménien a lui aussi exprimé son soutien à un Nobel: «Nous allons défendre» cette candidature. Les candidatures pour 2025 sont closes depuis le 31 janvier et ne sont pas rendues publiques.
Israël, le Pakistan et le Cambodge ont annoncé récemment nommer le milliardaire, lequel estime mériter amplement cette distinction pour divers efforts de médiation.
Aliev et Pachinian se sont serré la main sous l'oeil de Donald Trump, et ont ensuite signé tout comme lui une «déclaration commune». «Nous établissons aujourd'hui la paix dans le Caucase», a commenté le président azerbaïdjanais. «Aujourd'hui, nous pouvons dire que la paix a été obtenue», a déclaré le premier ministre arménien.
Le texte prévoit la création d'une zone de transit passant par l'Arménie et reliant l'Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan plus à l'ouest.
Cette zone, qui répond à une revendication de longue date de Bakou, sera nommée «Voie Trump pour la paix et la prospérité internationale» (TRIPP, son acronyme en anglais). Les Etats-Unis y disposeront de droits de développement, ce qui leur permet d'avancer leurs pions dans une région très stratégique et riche en hydrocarbures.
Un haut responsable américain a assuré que l'Arménie ne sortait pas perdante des tractations, car elle gagnait un étroit partenariat avec les Etats-Unis.
Le président américain, dont la fascination pour les régimes autoritaires est connue, a demandé à Ilham Aliev depuis combien de temps il était au pouvoir. «22 ans», a répondu le président azerbaïdjanais. «Cela veut dire qu'il est fort et intelligent», a commenté le républicain.
La question toujours très sensible du Karabakh n'a guère été évoquée vendredi à la Maison Blanche. (ats/vz)