En tant que président des Etats-Unis, Donald Trump a théoriquement accès aux informations de renseignement les plus sensibles au monde. Chaque matin, le «leader du monde libre» reçoit un rapport contenant toutes les informations pertinentes sur les évolutions mondiales, allant des menaces terroristes à la cybersécurité en passant par les activités militaires. Le problème: Trump ne lirait apparemment pas ces rapports.
Tulsi Gabbard souhaite désormais changer cela. La directrice du renseignement national explore, selon la chaîne américaine NBC News, des moyens pour capter l'attention de son chef de 78 ans. L'une des idées serait de transformer le rapport écrit en une vidéo au style de Fox News.
Trump est un grand fan de la chaîne télé conservatrice. Actuellement, 23 anciens collaborateurs de Fox News travaillent au sein du gouvernement républicain. Par exemple, le ministre de la Défense Pete Hegseth était jusqu'en 2024 animateur de l'émission matinale Fox & Friends.
On ne sait pas encore s'il animera aussi la version «Oval Office» de l'émission. Selon quatre personnes directement impliquées dans les discussions citées par NBC, il est envisagé de faire venir un producteur de la chaîne à la Maison-Blanche. Celui-ci devrait alors obtenir une habilitation de sécurité élevée.
Une autre option envisagée consiste à utiliser des cartes animées, afin de capter l'attention du président qui s'ennuie rapidement. «Le problème avec Trump, c'est qu'il ne lit pas», s'est plainte une source auprès de la chaîne d'information américaine.
Les projets d'une émission matinale interne destinée à Donald Trump ont été démentis par le bureau de Tulsi Gabbard dans une déclaration à NBC. Selon ce communiqué, la chaîne aurait «à la manière typique des fausses informations, diffusé des fake news issues de sources anonymes». La Maison-Blanche a précisé que le président était en contact permanent avec une «équipe de renseignement de classe mondiale, qui le tient informé en temps réel de toutes les questions urgentes de sécurité nationale».
Ce n'est toutefois pas la première fois que d'anciens ou actuels collaborateurs du président américain se plaignent de sa faible capacité d'attention.
Dès son premier mandat, les services de renseignement ont tenté d'inciter Trump à lire les rapports en utilisant des graphiques, des cartes — et en insérant son nom un peu partout. Selon des agents, le président avait tendance à poursuivre sa lecture lorsque son nom apparaissait quelque part. Ils l'ont donc intégré «dans autant de paragraphes que possible», a rapporté un ancien collaborateur à Reuters. A propos de la passion de Trump pour les visualisations, cet informateur déclarait en 2017:
La même année, un proche de Trump qualifiait le président auprès du Washington Post de «homme des deux minutes».
Trump lui-même déclarait alors dans une interview accordée à la plateforme d'information Axios: «J'aime les mots-clés. Je n'ai pas besoin de rapports de 200 pages sur des sujets qui peuvent être expliqués en une page.»
Traduit et adapté par Noëline Flippe