«Mon message au monde entier est le suivant: fabriquer vos produits aux Etats-Unis et vous bénéficierez de la fiscalité la plus faible de la planète», a déclaré le nouveau président américain jeudi, lors d'une visioconférence au WEF.
Le républicain a réitéré ses menaces de taxes des derniers jours avant de détailler les décisions prises depuis son investiture lundi. Il s'est félicité des résultats déjà obtenus, dans un discours mettant les Etats-Unis en priorité, selon son slogan «America First» (l'Amérique d'abord). L'allocution du septuagénaire devant un parterre de grands patrons a été accueillie par de nombreux applaudissements. Les dirigeants et chefs d'entreprises réunis à Davos ont tenté ces trois derniers jours de prédire les conséquences de son entrée en fonction.
Le gouvernement suisse a de son côté alerté sur les conséquences pour son économie. Il craint que la Suisse ne se retrouve doublement pénalisée, avec les Etats-Unis qui appliquent une politique économique et l'UE une tout autre. Ce alors que Berne et Bruxelles viennent de finaliser les accords bilatéraux.
La Suisse se retrouve «dans une phase critique» sur l'imposition des entreprises, a affirmé Karin Keller-Sutter devant la presse au WEF, avant la prise de parole de Donald Trump. La ministre des finances a mis en garde cette semaine la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, la Suisse ne voulant pas subir une politique européenne qui la desservirait.
La Saint-Galloise a mentionné l'imposition minimale sur les multinationales de l'OCDE appliquée en Suisse depuis janvier. Donald Trump, opposé à cette règle, a menacé l'Europe de représailles économiques si elle continuait de l'appliquer. «Ce serait très mal pris que notre pays soit une fois de plus pénalisé», a déclaré le conseiller fédéral Guy Parmelin.
La Suisse s'est ces dernières années retrouvée lésée par des mesures de sauvegarde décidé par Bruxelles après l'instauration de droits de douane sur ces produits.Le ministre de l'économie a déclaré que la Suisse allait prendre contact «le plus rapidement possible» avec les Etats-Unis pour discuter d'une éventuelle reprise des négociations sur un accord de libre-échange. Les intentions de Washington doivent d'abord être connues, a-t-il précisé. «Mais il y a une forte demande en Suisse pour aller de l'avant», a affirmé le Vaudois. (mbr/ats)