On prétend qu'elles ne s'apprécient guère, la «femme de» et la «fille de». Du temps de leur colocation forcée à Maison-Blanche, les rapports entre Melania et Ivanka pouvaient carrément s'avérer «explosifs». Pourtant, les deux figures féminines phares de la famille Trump partagent un point commun: leur stratégie de relations publiques, quand Donald se trouve confronté à des problèmes juridiques.
En un mot? Disparaître. Et laisser la presse spéculer à leur place.
Difficiles à saisir, ambivalentes, Melania et Ivanka soufflent le chaud et le froid sur leurs liens avec Donald Trump. Impossible de deviner ce qu'elles pensent, derrière de rares déclarations publiques, toujours impersonnelles, mélange de soutien tiédasse et de «Je-ne-veux-surtout-pas-être-impliquée», dans les déboires judiciaires du chef de meute.
Dans les tabloïds, ces derniers mois, on a pu lire tout et son contraire sur Melania Trump. Tantôt indéfectible (mais discret) appui, tantôt épouse lassée sur le point de demander le divorce. En avril, quand son mari se retrouve inculpé dans l'affaire du paiement silencieux à l'actrice porno Stormy Daniels, certains interprètent cette distance comme le signe d'un ras-le-bol. Voire d'une séparation imminente.
D'autres sources, au contraire, jurent au New York Post que, dans l'adversité, Melania et Donald sont «plus proches que jamais».
Alors que son mari vient d'être inculpé une seconde fois en moins de trois mois pour manipulation de documents classifiés, Melania a opté pour la même stratégie. Indifférence et silence radio. Le 8 juin, au moment où son homme apprend l’information par le biais de son avocat, Melania se trouve à 90 minutes de là, à New York. Visage fermé, profil bas, ballerines Chanel, elle danse sur les problèmes et devant l'entrée de la Trump Tower. Sans grande scène pour se précipiter aux côtés de son mari.
Un apparent manque de réaction qui n'a pas eu l'air de troubler le principal concerné. Après avoir partagé la nouvelle de son inculpation sur son réseau Truth Social, Donald Trump a dîné en plein air, sur son golf de Bedminster. Casquette rouge Make America Great Again vissée sur le crâne, il a ensuite joué les DJs et diffusé certains de ses tubes favoris sur son iPad, selon un proche présent, au New York Times. «Business as usual», comme le veut l'éternelle formule.
Selon un initié au New York Post, l'absence de Melania n'a rien d'un camouflet. Le couple, qui a l'habitude de «gérer ce genre de choses», aurait échangé de longs appels téléphoniques dans la journée.
Un soutien cantonné à leur sphère privée depuis. L'ex-première dame n'a pris part à aucune des conventions républicaines de son mari, en Géorgie et en Caroline du Nord, ce week-end. Elle ne s'est pas non plus fendue d'un communiqué, ni même d'un post sur Truth Social. Au moment où Monsieur a franchi les portes du tribunal, elle ne se trouve pas à ses côtés.
Même (absence de) son de cloche du côté de la fille prodigue. Voilà des mois qu'Ivanka Trump, longtemps la «préférée» des cinq enfants du milliardaire, a pris publiquement ses distances avec son trublion de père.
Cinq jours après le nouveau scandale judiciaire, et toujours rien. Pas même de déclaration incroyablement ambiguë sur l'amour et le chagrin pour son père et son pays, comme en avril dernier, lors de l'arrestation de Donald dans l'affaire Stormy Daniels.
Son silence est d'autant plus frappant qu'il contraste avec les réactions outrées de ses deux frères aînés, Eric et Donald Jr., clamant l'injustice dont souffre Papounet.
Bien installée sous le soleil de Miami avec sa famille, Ivanka, elle, a décidé de «rester loin de papa». Pour cette fois.
«Ivanka a perdu beaucoup d'amis et fragilisé son réseau pendant sa présidence… Ils veulent mettre Donald dans le rétroviseur. Ils le veulent derrière eux», glisse encore la source au tabloïd.
Derrière eux, certes, mais pas trop loin non plus. Ce mardi, Ivanka a publié sur Instagram un longue série de clichés de la Bat Mitzvah de sa fille, Arabella. Il faut faire défiler près de 20 stories, avant de tomber, enfin, sur une photo de Donald Trump. Absents à la cérémonie, l'ancien président et Melania ont organisé une fête d'anniversaire spéciale pour les 12 ans d'Arabella, il y a quelques semaines.
Suivi d’une nouvelle surprise ce mercredi, à l’occasion des 77 ans de Trump. Encore et toujours sur Instagram, l’ex-première fille des Etats-Unis a souhaité un joyeux anniversaire au plus «incroyable des pères», dont «l’amour, l’énergie et la force» l’inspire tous les jours.
Autant de clins d'oeil tendres qui expriment toute l'ambivalence de la position d'Ivanka Trump. Pas tout à fait coupée de son père, pas tout à fait proche non plus. Le drôle de jeu d'équilibriste auquel doivent se prêter les femmes, dans l'orbite de l'ex-président le plus infréquentable des Etats-Unis.