Mineurs et innocentés des années plus tard, les «cinq de Central Park» ont passé entre six et 13 ans en prison, en 1989, avant qu'un violeur en série n'avoue avoir agressé seul la joggeuse dans le célèbre parc de Manhattan, la laissant pour morte. Une dizaine de jours après ce crime, Donald Trump, alors magnat de l'immobilier new-yorkais, avait acheté une page de publicité dans plusieurs quotidiens de la ville pour réclamer le rétablissement de la peine de mort dans l'Etat.
Lors du débat télévisé le 10 septembre face à Donald Trump, la vice-présidente et candidate démocrate Kamala Harris l'avait accusé d'avoir «tout au long de sa carrière, tenté d'utiliser les questions raciales pour diviser les Américains», citant notamment cet épisode.
Dans leur plainte déposée en Pennsylvanie, l'Etat clé où s'est déroulé le débat, les cinq hommes lui reprochent en particulier sa réponse à cette interpellation, dans laquelle il affirmait à tort qu'ils avaient «plaidé coupable» et que la victime était décédée.
Longuement interrogés séparément en garde à vue, sans avocats, les cinq garçons, âgés alors de 14 à 16 ans, avaient été inculpés sur la seule foi d'aveux dans lesquels ils s'accusaient les uns et autres. Ils s'étaient ensuite rétractés, assurant avoir été piégés et contraints aux aveux par la police de New York, mais tous avaient été condamnés à des peines de prison.
En 2014, ils ont obtenu 41 millions de dollars de dédommagements de la justice américaine. L'un d'entre eux a été élu en 2023 au conseil municipal de la ville. (mbr/ats)