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Drogue

Washington assume ses frappes contre des narcos présumés

La guerre américaine au «narcoterroristes» franchit un seuil

Washington défend ses frappes meurtrières contre des bateaux suspects, malgré de vives critiques dénonçant des exécutions extrajudiciaires et un mépris du droit international.
03.12.2025, 06:4703.12.2025, 06:47
Defense Secretary Pete Hegseth listens as President Donald Trump speaks during a cabinet meeting at the White House, Tuesday, Dec. 2, 2025, in Washington. (AP Photo/Julia Demaree Nikhinson)
Pete Hegse ...
Pete Hegseth, ministre américain de la «Guerre».Keystone

Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, a surenchéri mardi en défendant les frappes de Washington contre des embarcations de narcotrafiquants présumés. Il a affirmé qu'elles ne faisaient que débuter malgré la remise en question de leur légalité par des experts.

L'administration du président Donald Trump est critiquée pour ses frappes en mer des Caraïbes et dans le Pacifique mais particulièrement pour une opération au cours de laquelle les forces américaines ont lancé une seconde salve contre un navire déjà touché, tuant des survivants.

La Maison Blanche et Pete Hegseth ont cherché à prendre de la distance par rapport à cette seconde frappe, qualifiée par des élus de crime de guerre, en rejetant la responsabilité sur l'amiral qui supervisait directement l'opération.

Les Etats-Unis «ne font que commencer à frapper des bateaux de narcos et à envoyer des narcoterroristes au fond de l'océan», a déclaré Pete Hegseth à la Maison Blanche, lors d'un conseil des ministres ouvert à la presse. Il a ironisé:

«Nous avons connu une petite pause parce qu'il est compliqué de trouver des bateaux à frapper en ce moment»

Au total, 11 personnes avaient péri dans la double frappe américaine menée début septembre dans les eaux internationales.

Une frappe qui fait scandale

Mais la polémique a pris de l'ampleur la semaine dernière, lorsque le Washington Post a révélé que deux survivants de la première frappe, qui s'accrochaient à leur bateau en flammes, avaient été tués dans une seconde frappe autorisée par le ministre de la Défense.

«Je n'ai personnellement pas vu de survivants (...), car (l'embarcation) était en feu», a affirmé le chef du Pentagone. Il a déclaré avoir assisté à la première frappe mais ne pas avoir été présent quand la décision d'effectuer la seconde frappe a été prise. Il a assuré, utilisant le nouveau nom donné par l'administration Trump au ministère de la Défense:

«Comme vous pouvez l'imaginer, au ministère de la Guerre, nous avons beaucoup de choses à faire, donc je ne suis pas resté pendant une heure ou deux, ou qu'importe.»

Après avoir nié l'existence de cette seconde frappe, la Maison Blanche l'a confirmée et défendue, estimant qu'il s'agissait «de la bonne décision afin de couler le bateau et d'éliminer la menace».

Réitérant son soutien à l'amiral Frank Bradley, Pete Hegseth a également insisté sur l'existence d'un «brouillard de guerre» qui complique la prise de décision dans les affaires militaires.

«Indices» d'exécutions «extrajudiciaires»

Plus tôt mardi, la porte-parole du Pentagone, Kingsley Wilson, a affirmé que les frappes étaient «légales à la fois en vertu du droit américain et du droit international», ajoutant que toutes les actions étaient «conformes au droit des conflit armés».

Depuis août, les Etats-Unis ont considérablement renforcé leur présence militaire en mer des Caraïbes, au nom de la lutte contre le narcotrafic. Washington vise en particulier le Venezuela, accusant son président Nicolas Maduro de diriger un cartel.

Depuis début septembre, les Etats-Unis ont mené des frappes contre plus de 20 navires dans les Caraïbes et le Pacifique, tuant au moins 83 personnes, sans fournir de preuves que ces embarcations soient impliquées dans le trafic de drogue, ce qui conduit des experts et l'ONU à remettre en question la légalité des opérations.

Le ministère américain de la Justice affirme que ces opérations sont légales, mais le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits humains, Volker Türk, a dit relever de «solides indices» d'exécutions «extrajudiciaires». (jah/ats)

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