
Les volontaires ukrainiens apportent un soutien précieux à la défense.Image: imago-images.de
watson partage les récits de civils qui ne combattent pas au front, mais qui ont décidé de soutenir la défense de leur patrie par leurs propres moyens.
23.04.2024, 09:0723.04.2024, 09:12
La lutte pour la survie de l'Ukraine ne se joue pas uniquement dans les tranchées. Dans l'arrière-pays aussi, des hommes et des femmes se battent contre la supériorité de l'ennemi. Et ils aident leur patrie en organisant des choses qui sont urgemment nécessaires sur le front.
La parole à Artur, enseignant à l'université et expert en impression 3D, et à Radomyr Tuituinnyk, jeune constructeur de drones de 16 ans.
Quelle est leur activité?
Radomyr Tuituinnyk a profité de ses vacances d'été pour gagner de l'argent afin de construire son premier drone. Le jeune homme de 16 ans a appris de façon autonome, en puisant ses connaissances sur Internet.
C'est auprès de son père, qui combat la Russie depuis les premiers jours de l'invasion russe, que Radomyr a appris l'importance des drones et a assemblé plus de 80 appareils en trois mois. Le jeune homme s'est même rapproché des positions militaires pour en savoir plus sur les besoins des pilotes de drones.

Radomyr en visite sur le front.Image: watson / zvg
Il ne mâche pas ses mots:
«J'ai la motivation d'anéantir les Russes et de leur résister parce que je veux vivre sous un ciel de paix. Je ne veux pas que les meilleurs fils de l'Ukraine meurent. Et je veux que l'intégrité de l'Ukraine soit restaurée, y compris tous les territoires occupés, et surtout que nous vivions dans un pays européen indépendant.»

Pièces en plastique pour les charges explosives larguées par drone. L'abréviation 3CY désigne l'armée ukrainienne. A droite, on peut lire: «Mon cœur bat en rythme».Image: watson / zvg
Artur, professeur d'université ukrainien, souhaite rester dans l'ombre. Il aurait découvert très tôt le potentiel des imprimantes 3D. Conscient de la forte demande de drones FPV (First Person View), il a convaincu l'administration de l'université d'acheter une imprimante 3D performante en novembre 2023.
Depuis, Artur et ses étudiants ont acheté deux autres imprimantes, ce qui leur aurait permis de fournir à l'armée ukrainienne des milliers de composants de drones gratuits et des pièces en plastique uniques, adaptées aux souhaits des soldats.
Pour Artur et son équipe, l'objectif est clair:
«Lorsque nous recevons des messages de remerciement, des photos et des vidéos de drones montrant des frappes ennemies, cela nous stimule. Cela fait comprendre que l'on peut donner aux militaires un outil qui facilite leur combat au front et leur permet d'éliminer l'ennemi à distance, avec un peu moins de risques pour leur propre vie.»
Que souhaitent-ils?
Radomyr se concentre entièrement sur le présent:
«Pour l'avenir, je n'attends rien. J'aimerais augmenter la production à 1 000 drones par mois, mais nous manquons de mécènes et de moyens pour cela. Nous voulons aider davantage l'armée et augmenter le rythme de production.»
Artur est tout aussi pragmatique:
«Nos capacités de production sont suffisantes pour répondre aux demandes actuelles des militaires qui s'adressent à nous. Nous attendons donc davantage de demandes afin de pouvoir aider un plus grand nombre de brigades avec nos appareils. Le calcul est simple: plus de drones = moins de travail pour les fantassins.»
Leur message à l'égard de la Suisse
Plus de deux ans après le début de l'invasion russe, Artur ne se fait pas d'illusions. Et il en appelle aux pays occidentaux pour qu'ils augmentent d'urgence leur soutien.
«Nous pouvons 'jouer' cette guerre encore longtemps, mais au prix de nos vies. Il existe dans les pays occidentaux des capacités militaires qui peuvent contribuer à stopper plus rapidement Poutine.»
Le temps des «lignes rouges» est révolu depuis longtemps, souligne l'Ukrainien, dans son pays, toutes les options possibles pour les armes conventionnelles sont désormais épuisées.
«Aujourd'hui, nous avons besoin de missiles à longue portée, d'avions, de drones. Dans notre enfance, on nous a enseigné un bon proverbe: 'Ne remets pas à demain ce que tu peux obtenir aujourd'hui'. Dans notre cas, 'demain' pourrait être trop tard.»
Le jeune homme est du même avis.
«Je demande à tous les Occidentaux de nous aider, que ce soit financièrement, techniquement ou par des posts sur les réseaux sociaux: toute aide est la bienvenue.»

Radomyr avec ses drones artisanaux.Image: watson / zvg
Cet article a été rédigé en coopération avec PR Army, une organisation non gouvernementale et à but non lucratif. Elle regroupe des professionnels de la communication, des spécialistes des relations publiques et des journalistes en Ukraine. Tous cherchent à informer sur la guerre et ses conséquences pour le pays envahi.
De sa propre initiative, PR Army écrit aux médias occidentaux et met les personnes intéressées en contact avec des experts, des autorités et des témoins oculaires ukrainiens.
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source: uk ministry of defence
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